BUMBLEBEE (2018)

La franchise Transformers s’offre un épisode rétro sous haute influence de Steven Spielberg et des productions Amblin…

BUMBLEBEE

 

2018 – USA

 

Réalisé par Travis Knight

 

Avec Hailee Steinfeld, Jorge Lendeborg Jr., John Cena, Jason Drucker, Pamela Adlon, Stephen Schneider, Ricardo Hoyos, John Ortiz, Glynn Turman, Len Cariou

 

THEMA ROBOTS I SAGA TRANSFORMERS

Les résultats décevants de Transformers : The Last Knight au box-office poussèrent le studio Paramount à rétropédaler pour éviter de perdre de l’argent sur une franchise visiblement en perte de vitesse. D’où l’idée d’une sorte de prequel offrant éventuellement la possibilité de faire redémarrer la saga sur une autre base temporelle. Si le budget de Bumblebee reste conséquent (environ 128 millions de dollars), il reste en deçà de ceux alloués jusqu’alors aux opus précédents (entre 150 et 220 millions chacun). Autre grosse différence : Michael Bay reste certes producteur mais cède sa place de réalisateur. Pour le relayer, plusieurs noms circulent, de Chris McKay (Lego Batman, le film) à Seth Gordon (Baywatch : Alerte à Malibu) en passant par Jaume Collet-Serra (Instinct de survie), Rick Famuyiwa (Dope) ou les frères Nee (The Last Romantic). On le voit, la production cherche tous azimuts, avant d’arrêter finalement son choix sur Travis Knight, grand spécialiste de la stop-motion (il était superviseur de l’animation sur Coraline, producteur de L’Étrange pouvoir de Norman et des Boxtrolls, réalisateur de Kubo et l’armoire magique). Knight s’attaque ainsi à son premier long-métrage en prises de vues réelles.

Sur la planète Cybertron, la résistance Autobot, dirigée par Optimus Prime, est sur le point de perdre la guerre contre les Decepticons et se prépare à évacuer la planète. Les forces des Decepticons interceptent les Autobots pendant l’évacuation, et Optimus envoie l’éclaireur B-127 sur Terre dans une capsule de sauvetage pour établir une base d’opérations, avant de rester sur place pour repousser les Decepticons. B-127 atteint la Terre, s’écrase en Californie et perturbe l’exercice d’entraînement d’une agence gouvernementale secrète qui surveille l’activité extraterrestre sur Terre. Après moult péripéties musclées, B-127 scanne une Coccinelle Volkswagen jaune de 1967 avant de s’effondrer à cause de ses blessures. En 1987, l’adolescente Charlene « Charlie » Watson (Hailee Steinfeld), déprimée par la mort de son père, trouve la Volkswagen dans une casse et tente de la faire démarrer…

Star 80

De toute évidence, Bumblebee semble avoir été conçu comme une sorte de mixage entre les films Disney de la série La Coccinelle et Le Géant de fer (cette dernière référence étant parfaitement assumée par les producteurs). Une ambiance proche des productions Amblin baigne en outre l’ensemble du métrage (dont Steven Spielberg, rappelons-le, est producteur exécutif). Toute la culture pop des années 80 semble d’ailleurs s’être donnée rendez-vous ici : les chambres des adolescents sont décorées avec des posters des Aventuriers de l’arche perdue et de The Thing, la bande originale est un best of de tubes des eighties, des extraits de Breakfast Club ponctuent le film, une salle de cinéma affiche Gremlins, etc… On note aussi une forte influence d’E.T. l’extra-terrestre dont Bumblebee reprend une partie de la structure et plusieurs idées de séquences (La créature cachée aux adultes, la complicité du frère, la mort et la résurrection, les poursuites, les adieux finaux). Bumblebee est donc un film sous influence, ce qui ne l’empêche pas de se révéler bien plus intéressant que tous les Transformers qui l’ont précédé, ne serait-ce que parce que son intrigue, plus resserrée, est à échelle humaine. L’autre gros avantage est une gestion plus lisible des effets visuels d’ILM, qui permettent enfin de bien comprendre le processus permettant de métamorphoser les véhicules en robots. Très prévisible, pas spécialement fine, cette variante nous apparaît pourtant éminemment plus sympathique et regardable que les autres films de la franchise. Le grand public ne lui réserva pourtant qu’un accueil mitigé, étouffant dans l’œuf l’idée d’un reboot à la sauce années 80.

 

© Gilles Penso


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