GAMERA, L’ATTAQUE DE LÉGION (1996)

La célèbre tortue géante japonaise se heurte à une armada d’insectes monstrueux prêts à menacer l’équilibre de la Terre…

GAMERA 2 : REGION SHURAIM

 

1996 – JAPON

 

Réalisé par Shunsuke Kaneko

 

Avec Toshiyuki Nagashima, Miki Mizuno, Tamotsu Ishibashi, Mitsuru Hukikoshi, Yusuke Kawazu

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I SAGA GAMERA

Face au succès mérité – et inespéré, il faut bien l’avouer – de Gamera, gardien de l’univers, une suite fut aussitôt mise en chantier par le studio Daei avec la même équipe technique. Gamera, l’attaque de Légion démarre avec la chute sur Terre de plusieurs météorites, prélude à une série de phénomènes alarmants. Tandis que des créatures invertébrées et cyclopéennes de deux mètres de long se mettent à hanter les couloirs du métro, une plante gigantesque fleurit sur le toit d’un immeuble, prête à projeter ses spores dans l’espace et à provoquer une gigantesque catastrophe. Comme dans le film précédent, Gamera sait se faire attendre. Surgissant au bout d’une bonne demi-heure de métrage, elle asperge de son haleine enflammée la plante extra-terrestre, évitant de justesse le désastre. En réaction à cet assaut soudain, des milliers d’insectes géants s’envolent bientôt en direction de la tortue antique et la recouvrent intégralement, tels d’affreux parasites. En pleine crise de foi face à un tel spectacle, un militaire se met à citer la Bible : « Mon nom est légion, car nous sommes nombreux ». Et voilà un nom tout trouvé pour ce nouvel ennemi de la Terre.

Si le film précédent conservait quelques attributs enfantins hérités des Gamera originaux, celui-ci s’amorce comme une œuvre bien plus adulte, à mi-chemin entre le film catastrophe et le film d’épouvante. Témoin cette séquence stressante d’invasion située dans le métro de Sapporo, qui s’achève par la mort sanglante d’un chauffeur, de la plupart des passagers et de toute une escouade de police dépêchée dans les tunnels. Les combats eux-mêmes sont bien plus brutaux qu’à l’accoutumée, Gamera saignant abondamment (c’est du sang vert, mais tout de même !) au cours de ses échauffourées avec les hideux arthropodes d’outre-espace. Gamera, l’attaque de Légion se distingue ainsi par de nombreuses séquences de suspense et d’action inédites, la moindre n’étant pas cet affrontement des monstres à quelques mètres d’un hélicoptère plein à craquer qui ne parvient pas à décoller.

Visions d’apocalypse

En l’espace d’un an seulement, les effets spéciaux de la saga semblent s’être considérablement améliorés. Les images de synthèse interviennent ainsi de manière plus intensive et plus ostensible que dans le précédent Gamera, permettant de visualiser notamment les envolées de la tortue héroïque (muée quasiment en vaisseau spatial, mi soucoupe volante, mi toupie géante) et les nuées de Légions qui traversent les cieux par milliers. Le directeur des effets spéciaux Shinji Higuchi, qui fit ses premières armes sur le Godzilla de 1984, effectue là un travail remarquable, mixant avec génie toutes les techniques à sa disposition. L’un des passages les plus impressionnants du film demeure probablement la monstrueuse explosion qui annihile intégralement la ville de Sendai, via un mélange habile de pyrotechnie et d’effets numériques. Gamera, l’attaque de Légion joue ainsi la carte de la surenchère tout en gommant une à une les petites scories de son prédécesseur. La séquelle surpasse donc l’original, mais le meilleur épisode reste encore à venir.

 

© Gilles Penso


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