THE CRATER LAKE MONSTER (1977)

Suite à la chute d’une météorite, un plésiosaure affamé surgit d’un lac pour croquer pêcheurs et touristes dans une petite ville américaine…

THE CRATER LAKE MONSTER

 

1977 – USA

 

Réalisé par William R. Stromberg

 

Avec Richard Cardella, Glenn Roberts, Mark Siegel, Bob Hyman, Richard Garrison, Kacey Cobb

 

THEMA DINOSAURES

Dans ce petit film indépendant au budget minuscule, estimé à moins de 20 000 dollars, le seul véritable intérêt réside dans les effets d’animation. Ces derniers donnent vie au monstre du titre, un plésiosaure qui n’apparaît à vrai dire que furtivement sur l’heure et quart que dure le film. William Stromberg, qui dirige là son premier et unique long-métrage, avait par le passé réalisé plusieurs films courts dans la même veine laissant la part belle aux créatures en stop-motion, notamment une adaptation intéressante de « A Sound of Thunder » de Ray Bradbury avec des dinosaures animés par un tout jeune Phil Tippett. Le scénario de The Crater Lake Monster, réminiscence des films de monstres des années 50, n’est donc qu’un vague prétexte pour mettre en scène son dinosaure aux pieds palmés (visiblement inspiré d’un des titans antédiluviens de Quand les dinosaures dominaient le monde). Alors que Dan (Richard Garrison), un paléontologue, et son assistante, Susan (Kacey Cobb), fouillent les environs du lac Crater à la recherche de traces de dinosaures, une météorite tombe justement au beau milieu de la lagune. Le jour suivant, le shérif, Steve (Richard Cardella), et les deux paléontologues constatent que l’eau du lac est bouillante.

Quelques mois plus tard, les membres d’un groupe de touristes entendent un grondement sourd au bord de l’eau. Arnie (Glenn Roberts) et Mitch (Mark Siegel), loueurs de bateaux, retrouvent une de leurs barques, prêtée à un pêcheur, vide et ensanglantée. Deux autres touristes sont retrouvés en état de choc. Lors d’une patrouille, Steve voit surgir du lac un plésiosaure. La bête est sortie d’un œuf préhistorique dont l’éclosion a été provoquée par la chute de la météorite à proximité. Dès lors, la créature détruit systématiquement tout ce qui se trouve sur son passage et se dirige vers la station de ski locale. Les autorités, qui se souviennent bien du climax de Dinosaurus réalisé dix-sept ans plus tôt, décident de placer face au monstre un chasse-neige géant, un final qui sera à nouveau imité dans le déplorable Carnosaur de Adam Simon quelque seize ans plus tard.

L’étrange créature du lac gris

Il faut bien avouer que le jeu des acteurs de The Crater Lake Monster est globalement exaspérant, notamment celui d’un duo à la Laurel et Hardy censé apporter une touche d’humour dans ce lac gris. Les effets visuels, eux, sont l’œuvre d’une belle brochette d’artistes dirigés par David Allen : Randy Cook (Le Seigneur des anneaux), Phil Tippett (Jurassic Park) et Jim Danforth (Jack le tueur de géants). Au beau milieu des plans animés vient s’intercaler quelque peu artificiellement une tête géante un peu trop figée dont les interventions se démarquent mal de celles du requin des Dents de la mer. La figurine d’animation, elle, est une belle réussite. « Si nous avons subi une influence dans le design de ce monstre, elle vient principalement du serpent avec lequel se battait King Kong », nous avouait David Allen. « Pour être franc, je ne me souviens pas de séquences d’animations particulièrement remarquables dans The Crater Lake Monster. Il doit y avoir à peine trois minutes d’animation en tout et pour tout dans le film » (1) Au moment de sa sortie, le film est annoncé avec des effets spéciaux en « Fantamation ». En réalité se dissimule derrière ce nom fantaisiste la fameuse technique de la Dynamation imaginée par Ray Harryhausen à l’époque du Monstre des temps perdus.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

© Gilles Penso


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