TOMB INVADER (2018)

Vous vouliez Angelina Jolie ou Alicia Vikander ? désolé, nous n’avons que la version low cost…

TOMB INVADER

 

2018 – USA

 

Réalisé par James Thomas

 

Avec Gina Victori, Andrew Katers, Samantha Bowling, Evan Weinstein, Shawn McConnell, Lindsay Sawyer, Val Victa, Jordan Williams, Kate Watson

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Bien sûr, Tomb Raider est la source d’inspiration principale de cette production The Asylum qui ne cherche jamais à s’en cacher, bien au contraire. Il suffit de regarder son poster ! Mais l’influence d’Indiana Jones, et tout particulièrement des Aventuriers de l’arche perdue, est tout aussi importante, ce qui n’est pas dépourvu de sens dans la mesure où Lara Croft elle-même doit beaucoup au docteur Jones. Dès l’entame, on nous rejoue presque le prologue du classique de Spielberg au féminin (le temple truffé de pièges, la récupération in-extremis d’un artefact ancien, le protagoniste intercepté à la sortie par des sbires agressifs, son retour à la civilisation en tant que professeur d’archéologie). Le nom de l’héroïne lui-même, Alabama Channing (« Ally » pour les intimes), ressemble à une variante féminine d’Indiana Jones (dont le petit nom est « Indy » comme chacun sait). Mais comparer Tomb Invader aux Aventuriers de l’arche perdue reviendrait à mettre sur le même pied d’égalité une chanson de Jul et une symphonie de Beethoven. Il est donc prudent de ramener les choses à leurs justes proportions.

Ally Channing (Gina Victori) est donc une intrépide archéologue qui, entre deux leçons prodiguées à dix figurants jouant distraitement des étudiants, court les trésors perdus dans des jungles inhospitalières. À la sortie d’un de ses cours, la mystérieuse Isabelle Villeneuve (Lindsay Sawyer) l’intercepte et lui donne une boîte contenant le journal de bord de sa mère (morte pendant des fouilles archéologiques vingt ans plus tôt) et un téléphone portable. À l’autre bout du fil se trouve le milliardaire Tim Parker (Evan Weinstein) qui l’invite à le rejoindre en Chine pour traquer un trésor légendaire. Ally accepte à condition d’être accompagnée par deux amis : l’archéologue Helena (Samantha Bowling) et le géologue Bennie (Shawn McConnell). Le joyeux trio atterrit dans une forêt chinoise filmée en réalité dans le Griffith Park de Los Angeles et se retrouve nez à nez avec le trafiquant d’antiquités Nathan Carter (Andrew Katers). La folle aventure peut commencer. Du moins, c’est ce que le spectateur espère…

Lara Soft

Malgré quelques jolis panoramas chinois empruntés à des images de stock (notamment la fameuse armée en terre cuite de Xi’an), la « jungle » très californienne dans laquelle se déroule l’action manque singulièrement d’exotisme. Certes, la mise en forme est un peu plus soignée que la moyenne des films estampillés The Asylum et Gina Victori donne de sa personne dans le rôle principal. Mais le scénario est terriblement simpliste et absolument pas passionnant. Les dialogues sont banals, pour ne pas dire idiots, et les personnages n’ont pas une once de crédibilité (le faire-valoir comique bavard, les villageois chinois caricaturaux, le beau gosse insouciant chasseur de trésors). Les péripéties se résument bien vite à un jeu de cache-cache ennuyeux dans la forêt, ponctué de quelques bagarres de cour de récréation. Au bout d’une heure ayant largement éprouvé la patience des spectateurs, les protagonistes tournent en rond dans un décor unique de temple antique en carton-pâte et achèvent les plus patients d’entre nous. Le basculement dans le fantastique pur n’intervient que tardivement, à travers l’intervention en fin de métrage d’un guerrier en terre qui prend soudain vie et se bat contre Lara – pardon Ally – pour l’empêcher de mettre la main sur le précieux « cœur du dragon ». Dommage que cette fantasmagorie soit si furtive. Plus d’écarts de ce genre auraient sans doute amélioré cette aventure insipide et fastidieuse.

 

© Gilles Penso


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