FOLLOWING (2013-2015)

Kevin Bacon affronte un redoutable tueur psychopathe et son culte d’assassins sanglants que rien ne semble pouvoir arrêter…

THE FOLLOWING

 

2013/2015 – USA

 

Créée par Kevin Williamson

 

Avec Kevin Bacon, James Purefoy, Shawn Ashmore, Jessica Stroup, Valorie Curry, Nico Tortorella, Adan Canto, Kyle Catlett, Maggie Grace, Annie Parisse

 

THEMA TUEURS

Aussi surprenant que ça puisse paraître, la série Following existe parce que Kevin Williamson n’a pas pu écrire le scénario de Scream 3. Suite au succès fracassant des deux premiers volets de la saga du tueur Ghostface mis en scène par Wes Craven et écrits par Williamson, ce dernier est naturellement sollicité par Bob et Harvey Weinstein pour scénariser le troisième épisode. Notre homme imagine alors une histoire dans laquelle Sidney Prescott affronterait toute une armée de tueurs psychopathes membres d’un culte à la gloire de Ghostface. Échaudés par une série d’actes de violence bien réels survenus dans la foulée des sorties respectives de Scream et Scream 2 (et que la presse s’empresse de rapprocher des films de Craven, accusés d’avoir une influence néfaste sur la jeunesse), les Weinstein refusent de donner leur feu vert à un tel scénario et sortent Kevin Williamson de l’équation. Scream 3 sera finalement écrit par Ehren Kruger. Quelques années plus tard, Williamson décide de ressortir son histoire des cartons et d’en faire la base d’une série télévisée mêlant les codes de l’horreur et de l’enquête policière en effaçant bien sûr toute référence à Scream. Très admiratif de la série 24 heures chrono, il calque son héros sur le Jack Bauer incarné par Kiefer Sutherland et se tourne vers le même diffuseur, autrement dit Fox Télévision.

Tête d’affiche de Following, Kevin Bacon incarne Ryan Hardy, un ancien agent du FBI qui reprend du service après l’évasion du tueur en série Joe Carroll (James Purefoy) qu’il avait mis derrière les barreaux. Hardy découvre avec stupeur que Carroll a profité de son incarcération pour créer toute une secte d’assassins fanatiques. Grâce à son charisme, son pouvoir de persuasion et son statut de gourou, le dangereux psychopathe a en effet rallié à sa cause un nombre incalculable de « suiveurs » (ou de « followers », d’où le titre de la série) qui partagent dès lors ses mêmes idées et ses mêmes pulsions sanguinaires. Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, Carroll fait enlever par ses disciples son propre fils Joey Matthews (Kyle Catlett) dans le but de retrouver son ex-femme Claire (Natalie Zea). Submergé par la menace croissante de cette armada de copycats, Hardy se jette dans la gueule du loup, épaulé par des collègues du FBI bien obligés de composer avec ses méthodes peu orthodoxes…

Le culte des copycats

Le concept des tueurs multiples adeptes d’un mentor machiavélique permet à Following de se distinguer fortement des infinités de séries américaines bâties sur la confrontation d’un agent du FBI avec un serial killer. Mais au-delà de son originalité, cette idée concourt à la création d’un climat extrêmement oppressant. Ne sachant jamais qui sont les suiveurs, où ils sont cachés ni ce qu’ils s’apprêtent à faire (leur mode opératoire étant impossible à anticiper, dans la mesure où leur seule motivation semble être de verser le sang), les téléspectateurs sont comme notre héros : sans cesse aux aguets. La lame du couteau peut surgit de n’importe où et frapper n’importe quel personnage. Le cercle des victimes se rapproche donc sans cesse autour de l’agent Hardy, en un festival d’atrocités qui a provoqué la levée de plusieurs boucliers. Nombreux sont en effet ceux qui ont reproché à Following sa violence jugée excessive. Mais telle était la volonté initiale de Kevin Williamson : repousser les limites de ce que la télévision permettait pour y injecter les ingrédients du cinéma d’horreur, le tout sur un tempo infernal hérité de 24 heures chrono. Résultat : une série haletante au rythme implacable qui – c’était à prévoir – a fortement divisé l’opinion.

 

© Gilles Penso


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