LOÏS & CLARK : LES NOUVELLES AVENTURES DE SUPERMAN (1993-1997)

Le plus célèbre de tous les super-héros vit une romance complexe dans cette série ultra-populaire qui a révélé Teri Hatcher…

LOIS & CLARK : THE NEW ADVENTURES OF SUPERMAN

 

1993/1997 – USA

 

Créée par Deborah Joy LeVine

 

Avec Dean Cain, Teri Hatcher, Lane Smith, Eddie Jones, K Callan, Michael Landes, Justin Whalin, Tracy Scoggins, John Shea

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA SUPERMAN I DC COMICS

Les séries télévisées « live » consacrées au plus célèbre des super-héros se limitaient jusqu’alors aux Aventures de Superman (1952-1958) et à Superboy (1988-1992). Désireuse d’offrir à l’homme d’acier un autre show digne de ce nom, la présidente de DC Comics de l’époque, Jenette Kahn, confie à Deborah Joy LeVine le développement d’une nouvelle série baptisée d’abord Lois Lane’s Daily Planet (ce qui laisse entendre que la fameuse journaliste était déjà prévue comme élément central de l’intrigue) puis finalement Loïs & Clark : les nouvelles aventures de Superman. LeVine n’est pas familière avec les aventures du héros de Krypton et avoue même n’avoir aucune culture du comic book. Mais aux yeux de Jenette Kahn, ce n’est pas rédhibitoire, bien au contraire. Voilà même l’occasion de proposer un regard neuf sur des personnages qu’on pensait connaître par cœur. Dans Loïs & Clark, l’accent sera mis sur la relation romantique du couple vedette. Clark Kent prend donc le pas sur son alter-égo en rouge et bleu, quasiment relégué au second plan. Et pour bien marquer cette inversion des tendances, les coiffures associées habituellement aux deux facettes de Kal-El ont été interverties : Superman a les cheveux gominés et Clark la fameuse petite mèche qui rebique.

L’intrigue de Loïs & Clark revisite le super-héros en s’appuyant sur la version établie par le scénariste John Byrne dans la mini-série « L’Homme d’acier » publiée en 1986. Ici donc, Clark est la personnalité réelle et dominante tandis que Superman se révèle être une sorte de « déguisement » lui permettant de secourir la veuve et l’orphelin (ce qui est conforme avec la majorité des double-identités des autres super-justiciers mais entre en rupture avec le personnage tel qu’il fut créé par Joe Shuster et Jerry Siegel). La série débute vingt-sept ans après l’atterrissage en catastrophe du petit vaisseau spatial abritant le bébé venu de Krypton, en plein Kansas. Clark démarre alors son travail de journaliste pour le Daily Planet de Metropolis, sous la direction de Perry White, et décide d’adopter une panoplie colorée pour pouvoir lutter contre le mal sans mettre à jour sa véritable identité. Lorsqu’il rencontre sa pétillante collègue Loïs Lane, le cours de sa vie bascule…

Je taime, moi non plus

Terriblement séduisante et addictive, cette série assume pleinement son rattachement au genre de la comédie romantique en s’appuyant sur le charme fou de ses deux interprètes principaux : Dean Cain et Teri Hatcher. La future héroïne de Desperate Housewives vole même la vedette à son partenaire masculin et bâtit pas à pas son statut de future star. Au sortir de Loïs & Clark, elle sera d’ailleurs promue James Bond Girl dans Demain ne meurt jamais. Mais les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment Lane Smith en savoureux Perry White et John Shea en Lex Luthor réinventé. Abandonnant son crâne lisse et son rôle classique de savant fou mégalomane, l’ennemi juré de Superman est ici un industriel corrompu plus « terre à terre » qui joue surtout le rôle du rival amoureux. Car Luthor n’est pas avare en avances à l’encontre de Loïs qui se laisserait presque séduire si elle n’était pas si éprise de Superman, ignorant que ce dernier est en réalité Clark Kent qui lui aussi la couve des yeux, mais sous son identité civile. Cet imbroglio amoureux motive l’écriture de scénarios riches en rebondissements. Cela dit, même si le caractère fantastique n’occupe plus le devant de la scène, la série ne recule pas devant les super-vilains excessifs : des armées de robots à la solde de truands, des voyageurs temporels, des enfants maléfiques… Pour peu on se croirait revenu à l’époque du Batman des sixties ! Sise dans une époque indéterminée, quelque part à mi-chemin entre les années 50 et 90, Loïs & Clark : les nouvelles aventures de Superman finit par s’essouffler en cours de route et s’arrêtera au bout de quatre saisons.

 

© Gilles Penso


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