PLANÈTE DES SINGES (LA) (1974)

Dans la foulée des cinq premiers films de la saga, la Fox capitalise sur leur popularité en prolongeant la franchise sur le petit écran…

PLANET OF THE APES

 

1974 – USA

 

Créée par Anthony Wilson

 

Avec Roddy McDowall, Ron Harper, James Naughton, Mark Lenard, Booth Colman, John Hoyt, Jacqueline Scott

 

THEMA SINGES I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA LA PLANÈTE DES SINGES

En 1971, alors que les trois premiers films de la saga de La Planète des singes triomphent sur les grands écrans, le producteur Arthur P. Jacobs commence sérieusement à réfléchir à une déclinaison sous forme de série télévisée. La stratégie consiste à finir d’abord le cycle des films avant de prolonger l’aventure sur petit écran. Mais Jacobs décède juste après la sortie de La Bataille de la planète des singes et le projet est laissé en plan momentanément. En 1973, les trois premiers films sont diffusés sur la chaîne CBS et battent des records d’audience. L’idée d’une série est alors relancée. Elle sera co-produite par CBS et 20th Century Fox. Scénariste pour la télévision depuis le début des années 60 (Bonanza, La Quatrième dimension, Voyage au fond des mers, La Famille Addams, Ma sorcière bien aimée, Le Fugitif, Les Envahisseurs), Anthony Wilson est chargé de développer cette déclinaison de La Planète des singes. Il sollicite aussitôt Rod Serling, créateur de La Quatrième dimension et auteur du script du premier long-métrage de la franchise, pour écrire les scénarios initiaux, mais seules quelques-unes de ses idées seront conservées, notamment la nature des protagonistes de chacun des épisodes : un chimpanzé et deux humains en cavale. Malgré son prestige, le nom de Serling n’apparaît finalement pas au générique.

Tout commence par le crash d’un vaisseau spatial terrien qui a subi une distorsion temporelle alors qu’il s’approchait d’Alpha du Centaure le 19 août 1980. L’équipage de l’engin est composé de trois astronautes, dont l’un est mort dans le crash. Les deux survivants, le colonel Alan Virdon (Ron Harper) et le major Peter J. Burke (James Naughton), comprennent qu’ils sont revenus sur leur propre planète mais dans un lointain futur. Leur mésaventure est donc très similaire à celle du Taylor (Charlton Heston) de La Planète des singes ou de son collègue Brent (James Franciscus) dans Le Secret de la planète des singes. Pour autant, les événements survenus dans les deux films ne sont jamais cités, comme si nous étions dans une variante de l’univers imaginé par le romancier Pierre Boulle déconnectée de la saga cinématographique. La série se fait pourtant l’écho des films à travers certains personnages comme le vénérable orang-outang Zaius (le même que celui des longs-métrages, ici incarné par Booth Colman) ou le redoutable gorille Urko (Mark Lenard) qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Ursus du Secret de la planète des singes. Roddy McDowall lui-même, interprète tour à tour de Cornelius et de son fils Cesar sur les grands écrans, accepte de venir jouer une fois de plus les chimpanzés, mais cette fois-ci dans un nouveau rôle : l’amical Galen, fasciné par l’histoire des humains et rapidement jugé hérétique par les siens. Galen se retrouve donc en cavale avec les deux astronautes, au fil d’aventures mouvementées sur cette nouvelle planète des singes…

Starsky et Hutch dans le futur

Au fil des quatorze épisodes de la première et unique saison, le trio erre dans un monde post-apocalyptique qui fut jadis l’ouest des États-Unis et rencontre toutes sortes de populations humaines ou simiennes. Malgré le caractère foncièrement sympathique des deux astronautes campés par Harper et Naughton (un duo qu’on ne peut s’empêcher de comparer à Starsky et Hutch à cause de leurs caractéristiques physiques similaires !) et l’empathie que McDowall parvient toujours à nous faire ressentir sous ses prothèses en mousse de latex, La Planète des singes version télévisée n’atteint pas du tout les objectifs espérés par CBS. La désertion des téléspectateurs s’explique sans doute par un certain simplisme du côté des scénarios, reproduisant presque systématiquement la même formule : l’un des membres du trio est capturé et les deux autres mettent tout en œuvre pour le sauver. Quelques épisodes sortent cependant du lot, notamment « The Trap » dans lequel Burke et le gorille Urko sont enterrés sous terre dans une ancienne station de métro après un tremblement de terre et se serrent les coudes à contrecœur. La série ne manque ni d’atouts ni de charme et bénéficie d’une solide bande originale de Lalo Schifrin, mais son audience décevante pousse la chaîne à en interrompre la diffusion. La Planète des singes connaît en revanche un très gros succès au Royaume-Uni et fait l’objet d’un petit culte en France. Elle sera suivie par une série animée en 1975, Return to the Planet of the Apes.

 

© Gilles Penso


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