LE WAGON-LIT DE LA MORT (1990)

Un homme sans le sou accepte de loger dans un ancien wagon reconverti en appartement… et hanté par un fantôme revanchard !

THE SLEEPING CAR

 

1990 – USA

 

Réalisé par Douglas Curtis

 

Avec David Naughton, Judie Aronson, Kevin McCarthy, Jeff Conaway, Dani Minnick, Ernestine Mercier, John Carl Buechler, Gary Brockett, Ste Lundquist, Bill Stevenson

 

THEMA FANTÔMES

Douglas Curtis fit ses débuts en réalisant la comédie horrifique The Hazing en 1977 avant de produire quelques sympathiques pellicules des années 80 comme l’aventure de science-fiction Philadelphia Experiment, le thriller Sans issue ou la comédie romantique fantastique Tout feu tout femme. Le Wagon-lit de la mort (dont le titre original The Sleeping Car joue un peu plus la carte de la sobriété que sa « traduction » française) est son second et dernier long-métrage, notre homme préférant par la suite reprendre ses activités de producteur. Nous le retrouverons ainsi au générique de Save the Last Dance, Repli-Kate, Freddy contre Jason, Cellular, Shoot’Em Up ou Shark 3D. Le prologue du Wagon-lit de la mort plante tout de suite le décor. Au beau milieu de la nuit, un train de marchandise roule beaucoup trop vite. Cette allure anormale semble être due à une anomalie technique. Dans sa cabine, le chef technicien Erickson cherche à ralentir, en vain. Il se met alors en quête de son assistant, occupé à une partie de jambes en l’air et pas du tout concerné par la situation. La catastrophe ferroviaire est imminente. Le choc avec un autre train est inévitable et personne ne survit à l’accident.

Le film nous transporte alors dix ans plus tard et se focalise sur un sympathique protagoniste, Jason McCree, dont l’interprète n’est autre que David Naughton, le héros velu du Loup-garou de Londres. Récemment séparé de sa femme, Jason cherche à se loger pour pas cher et tombe sur une proposition originale : un ancien wagon-lit qui a été réaménagé en appartement. La propriétaire est Madame Erickson (Ernestine Mercer), veuve du conducteur accidenté une décennie plus tôt. Malgré les railleries de son meilleur ami Bud (Jeff Conaway, échappé de Peter et Elliot) et de la petite amie de ce dernier Kim (Judie Aronson, vue dans Vendredi 13 chapitre final), Jason décide de s’installer dans ce logement atypique dans l’espoir de rebondir dans la vie et de reprendre ses études de journalisme. L’un de ses voisins est un vieil homme curieux incarné par Kevin McCarthy (héros de L’Invasion des profanateurs de sépulture devenu second rôle comique en grande partie grâce aux films de Joe Dante). Bientôt, Jason est victime d’épouvantables hallucinations qui semblent directement liées au wagon et à son passé…

Une histoire à dormir debout

Le Wagon-lit de la mort n’est pas la parodie ou la série Z que son titre français laisse imaginer. Nous avons plutôt affaire là à une classique histoire de fantômes dont seul le cadre (un wagon recyclé en appartement) fait véritablement preuve d’originalité. Certes, les personnages sont plutôt attachants (même si Jeff Conaway en fait des tonnes dans le registre du copain lourdaud) mais ça ne suffit pas à rendre l’histoire crédible ni même particulièrement intéressante. On se rabat donc sur les excellents effets spéciaux de John Carl Buechler, un habitué des productions Roger Corman et Charles Band qui s’en donne ici à cœur joie. La scène du canapé dont les ressorts transpercent ses victimes est à ce titre un morceau d’anthologie. Ce type d’exubérance semble vouloir surfer sur le succès encore vivace de la saga Freddy Krueger, comme en témoigne la reprise fidèle de la mort de Johnny Depp dans Les Griffes de la nuit ou le visage calciné du fantôme qui hante les lieux. Quant au final, il cligne visiblement de l’œil vers Poltergeist. Le Wagon-lit de la mort est donc un film sous influence, se raccrochant comme il peut à l’esprit déclinant des films horrifico-comiques des années 80 tout en gérant par-dessus la jambe les manifestations surnaturelles qui se déroulent à tort et à travers, au mépris de toute rigueur et de toute logique.

 

© Gilles Penso


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