SCARY MOVIE 3 (2003)

David Zucker reprend en main la saga pour un troisième épisode mixant maladroitement des parodies de The Ring, Signes, 8 Miles et Matrix

SCARY MOVIE

 

2003 – USA

 

Réalisé par David Zucker

 

Avec Anna Faris, Anthony Anderson, Leslie Nielsen, Camryn Manheim, Simon Rex, Regina Hall, Charlie Sheen, Queen Latifah

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I FANTÔMES I SAGA SCARY MOVIE

Les deux premiers Scary Movie ayant remporté un franc succès, il fallait battre le fer tant qu’il était chaud. Dimension Films annonce donc rapidement la mise en route d’un troisième épisode, mais sans les frères Wayans cette fois-ci. Les scénaristes Jason Friedberg et Aaron Seltzer voient là l’opportunité de reprendre la franchise en main, non seulement en tant qu’auteurs mais aussi que réalisateurs. Ce nouvel épisode devrait ainsi marquer leurs premiers pas dans la mise en scène. Leur script s’appelle Scary Movie 3 : Episode 1 – Lord of the Brooms (« Le Seigneur des balais ») et, comme son titre l’indique assez explicitement, s’attache à parodier les sagas Star Wars, Le Seigneur des anneaux et Harry Potter. Mais le producteur Harvey Weinstein n’est pas très amateur de cette idée, préférant continuer à pasticher les films d’horreur en conservant une formule qui a fait ses preuves. Exit donc Friedberg et Seltzer, place au réalisateur David Zucker. Non content d’avoir été l’un des membres du trio détonnant ZAZ (Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, Police Squad, Top Secret !), Zucker a réalisé en solo Y a-t-il un filc pour sauver la reine ? et Y a-t-il un flic pour sauver le président ? Parfaitement dans son élément, il embarque avec lui les scénaristes Pat Proft et Craig Mazin.

Le prologue de Scary Movie est une parodie directe de The Ring – Le Cercle, puisque la jeune journaliste Cindy (Anna Faris, toujours fidèle au poste), a visionné une cassette vidéo au pouvoir démoniaque. Si elle ne veut pas finir comme sa copine Brenda (Regina Hall), il lui faut absolument découvrir le secret de cette effroyable prophétie qui ne lui laisse que sept jours à vivre. Mais l’énigme est loin d’être simple et Cindy doit faire face à d’autres mystérieux phénomènes. Le film prend alors pour cible Signes, avec Charlie Sheen dans le rôle d’un émule de Mel Gibson dont le champ se retrouve couvert d’un message géant laissé par des extra-terrestres. La suite est une interminable et affligeante parodie de 8 Miles à travers un concours de rap qui vient s’intégrer n’importe comment dans l’intrigue. Nous aurons également droit à des allusions à Matrix Reloaded, via la visite de l’Oracle et la reprise de la séquence de l’architecte. Les clins d’œil aux succès cinématographiques du moment se juxtaposent donc les uns après les autres avec une maladresse qui finit par devenir très embarrassante.

Tout tombe à plat

Il y avait certes un vrai potentiel comique dans ce film, notamment avec le détournement des fameuses images de la cassette VHS, mais tout ou presque tombe à plat. Au lieu des sourires escomptés, le film n’arrache que des soupirs, et Scary Movie 3 se révèle plus mauvais encore que ses prédécesseurs. David Zucker avait pourtant sollicité deux visages connus : non seulement Charlie Sheen, transfuge de l’irrésistible diptyque Hot Shots, mais aussi Leslie Nielsen, parfait en président des États-Unis complètement dépassé par les événements. Ce dernier nous offre au passage une petite allusion à Y a-t-il un pilote dans l’avion ? le temps d’entrouvrir une porte pour dire aux héros : « encore bonne chance, nous sommes avec vous ». Il y a bien quelques gags qui surnagent dans le film (les portraits des anciens présidents sur les murs de la Maison Blanche dont celui d’Harrison Ford, la bataille du prompteur avec les présentateurs du journal télévisé, le petit garçon éjecté de la voiture), mais c’est très insuffisant pour satisfaire un public un minimum exigeant. Scary Movie 3 sera pourtant un succès, rapportant presque cinq fois son budget initial. Zucker signera donc pour réaliser un quatrième opus.

 

© Gilles Penso


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