

Une photographe et ses deux modèles s’installent dans un château médiéval pour réaliser une série de clichés et se retrouvent propulsées dans le passé…
DUNGEON OF DESIRE
1999 – USA
Réalisé par Rachel Gordon
Avec Susan Featherly, Amber Newman, Regina Russell Banali, Mia Zottoli, Eddie Jay, Burke Morgan, Todd Smith, Venessa Blair, John Stevens, Billy Riverside
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA CHARLES BAND
Quand ils ne s’aventurent pas dans des récits de science-fiction fantasques (Virtual Encounters, Femalien, Petticoat Planet, Lolita 2000, Veronica 2030), les films de la collection « Surrender Cinema », branche adulte et « coquine » de la société de production Full Moon de Charles Band, versent volontiers dans le conte de fée médiéval généralement couplé au motif du voyage dans le temps. D’où de petites gaudrioles grivoises comme Contes macabres : la reine du château, Hidden Beauties ou encore ce Dungeon of Desire confié à la réalisatrice Rachel Gordon (Lethal Cowboy, Death Run to Istanbul). Comme pour Hidden Beauties, la production de Dungeon of Desire décide de s’installer dans le très photogénique Hollywood Castle de Los Angeles. Perché sur les hauteurs des Hollywood Hills, ce manoir extravagant, érigé en 1974 par un passionné qui rêvait d’habiter son propre château, déploie ses tours crénelées dans un environnement à la fois sauvage et théâtral. Construit comme une fantaisie d’architecte en hommage aux forteresses britanniques, ce site s’offre des intérieurs ornés d’armures et des jardins ponctués de grottes, d’étangs et de sentiers pittoresques. Voilà de quoi bénéficier d’une atmosphère gothique médiévale idéale sans dépenser des fortunes en décor ou en mobilier. Charles Band y retournera plus tard pour Unlucky Charms.


Quel est donc le prétexte scénaristique de Dungeon of Desire ? Comme toujours, il tient à peu de choses. Carrie (Susan Featherly), photographe de charme, et ses deux modèles Vickie et Jill (Amber Newman et Regina Russell Banali) veulent se renouveler, sous peine de ne plus intéresser le magazine Playpen qui les emploie habituellement. Elles se rendent donc dans un château médiéval et y font une série de photos dénudées au milieu des armures et des chandeliers. Dans une pièce isolée qui ressemble à un donjon, les trois jeunes femmes découvrent une sorte d’ancienne ceinture de chasteté. En actionnant la clef dans la serrure, elles provoquent un étrange phénomène lumineux… et se retrouvent soudain propulsées en plein XVème siècle. Les voilà mêlées à un imbroglio d’intrigues amoureuses impliquant la machiavélique reine Aurora (Venessa Blair) et le prince Eric (Eddie Jay) qui doit l’épouser mais qui en aime une autre, en l’occurrence la princesse Gwendolyn (Mia Zottoli). Alors que Carrie et Vicky sont promues demoiselles d’honneur et que Jill se retrouve servante, seul le magicien Marcus (Burke Morgan) semble capable de les aider à retrouver leur époque.
Les visiteuses
Le scénario ne cherche même pas à nous faire croire une seule seconde à cette histoire filiforme, les trois héroïnes ne s’étonnant pas particulièrement face au voyage dans le temps dont elles sont victimes. S’il ponctue les dialogues d’allusions à Vlad l’empaleur, La Fiancée de Frankenstein et La Quatrième dimension, le scénariste C. Courtney Joyner (qui signe comme souvent sous le pseudonyme de Earl Kenton) ne se foule pas particulièrement la rate, bien conscient que ce sont les scènes de fesses qui intéressent le public. Les intrigues à la cour sont donc particulièrement inintéressantes, pour ne pas dire incompréhensibles (Aurora semble être à la fois la tante, la cousine et la fiancée d’Eric, tandis que Gwendolyn n’a manifestement aucun lien de parenté avec la famille royale tout en étant pourtant princesse), ce que n’arrange pas particulièrement une mise en scène désespérément statique. Pour varier un peu les plaisirs, le film recours régulièrement à la magie. Car le mage Marcus, vieux de 500 ans (un quadragénaire aux cheveux blanchis et à la fausse barbichette improbable), s’avère capable d’écrire des messages dans le ciel ou dans le sol (via des trucages d’une naïveté désarmante) ou de créer des potions d’invisibilité (sans recours au moindre effet spécial, les filles invisibles étant entièrement nues et se promenant au milieu de personnages qui ne les voient pas). Une fois le quota de coucheries respecté, le film s’achève sur une fin ouverte vers une suite qui, finalement, ne verra jamais le jour.
© Gilles Penso
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