

Dans cette fausse suite parodique de Deathstalker, un intrépide voleur s’associe à une princesse en fuite pour affronter un redoutable sorcier…
DEATHSTALKER 2 : DUEL OF THE TITANS
1987 – USA
Réalisé par Jim Wynorski
Avec John Terlesky, Monique Gabrielle, John Lazar, Toni Naples, Maria Socas, Marcos Woinsky, Dee Booher, Jacques Arndt, Carina Davi, Jim Wynorski
THEMA HEROIC FANTASY I SORCELLERIE ET MAGIE I ZOMBIES I SAGA DEATHSTALKER
Alors que Jim Wynorski vient tout juste de terminer Shopping pour le producteur Roger Corman, ce dernier lui propose d’enchaîner avec Deathstalker 2, suite d’un film d’heroic-fantasy bricolé en 1983 dans la foulée de Conan le barbare. Wynorski accepte, même si cela nécessite un déménagement provisoire à Buenos Aires, où Corman a signé un contrat pour la mise en chantier d’un certain nombre de productions locales. Pour ne pas être trop dépaysé, le réalisateur embarque dans l’aventure trois acteurs parmi ses proches amis : John Terlesky (Shopping), Monique Gabrielle (Le Retour de la créature du lagon) et Toni Naples (Dinosaur Island). Mais lorsqu’il arrive sur place, Wynorski déchante face au scénario, qu’il trouve d’une banalité désespérante. Il décide donc de tout réécrire avec John Terlesky en adoptant une tonalité comique. Le premier degré inhérent au début de la vogue des films d’épée et de sorcellerie lui semble en effet dépassé. Nous sommes désormais en 1987, à une époque où le genre s’essouffle et ne doit ses derniers soubresauts qu’à une approche moins sérieuse, ce que prouvera la même année Les Barbarians de Ruggero Deodato. La nouvelle histoire se construit comme une variante loufoque autour du New York – Miami de Frank Capra. Très investi, Terlesky réécrit le script tous les soirs avec Wynorski, joue le premier rôle, passe des semaines à répéter les scènes de combat et effectue lui-même la grande majorité de ses cascades.


Le ton parodique est assumé dès l’entame. Ce nouveau Deathstalker campé par Terlesky, qui n’a rien à voir avec le colosse qu’interprétait Rick Hill en 1983, est cette fois-ci beaucoup plus proche d’Indiana Jones que de Conan. Il ne quitte jamais son sourire ravageur, même en plein combat, bondit dans des décors caverneux pour voler des artefacts précieux et imite Harrison Ford lorsqu’il est coursé par une meute de guerriers enturbannés, le tout aux accents d’une musique électro-pop joyeusement anachronique de Chuck Cirino. Nous voici donc face à un anti-héros impertinent, bagarreur et séducteur. Son dernier larcin ayant attiré le courroux de la guerrière Sultana (Toni Naples), il est en fuite. En portant secours à une jeune femme qui se fait appeler Reena la voyante (Monique Gabrielle), il ignore que celle-ci est en réalité une princesse dont le redoutable sorcier escrimeur Jarek (John Lazar) a fabriqué un clone. Pour éviter que ce super-vilain place sur le trône la copie et élimine l’originale, Deathstalker va devoir se lancer dans une aventure particulièrement périlleuse…
Sorciers, zombies, amazones et cannibales
On sent bien que tout le monde s’amuse sur ce film, peu avare en dialogues volontairement outranciers (« D’ordinaire, je ne rechigne pas à voir une femme prendre une bonne raclée si elle l’a mérité ») ou conçus comme des clins d’œil référentiels. On y fait allusion à Conan le barbare, à la célèbre tirade de Goldfinger (« I expect you to die ») ou à une célèbre citation de Mae West (« Est-ce ton épée, ou est-ce que tu es heureux de me voir ? »). John Terlesky et John Lazar sont comme des poissons dans l’eau, l’un en héros sautillant et cynique, l’autre en méchant suave pétri de duplicité. Quant à Monique Gabrielle, elle nous réjouit dans le double rôle de la sauvageonne un peu nunuche et de la princesse capricieuse anthropophage. Ce Deathstalker 2 se révèle donc bien supérieur à son modèle, multipliant les gags absurdes (la présentation des hommes de main du faux borgne, digne de Top Secret) et les idées délirantes : le sorcier qui parle à travers un chaudron bouillonnant, les zombies qui surgissent de la terre pour attaquer nos héros, la princesse qui dévore ses victimes et fabrique un ornement sur sa tête de lit avec leur visage pétrifié, le combat de catch contre la championne des Amazones… Généreux, décomplexé, irrévérencieux, ce second opus est un petit régal pour les amateurs de séries B sans prétention. Deux autres séquelles seront réalisées dans la foulée, respectivement en 1988 et 1991.
© Gilles Penso
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