EWOKS : LA BATAILLE D’ENDOR (1985)

Une deuxième aventure consacrée aux sympathiques peluches de la planète Endor, tout aussi dispensable que le film précédent

EWOKS : BATTLE FOR ENDOR

1985 – USA

Réalisé par Jim et Ken Wheat 

Avec Wilford Brimley, Warwick Davis, Aubrey Miller, Sian Philips, Carel Struycken, Niki Botelho, Paul Gleason, Eric Walker

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Suite de l’inutile Aventure des Ewoks, ce téléfilm tout aussi navrant se débarrasse d’une des aberrations de son prédécesseur – la voix off narratrice – pour s’encombrer d’une nouvelle : faire parler le Ewok vedette, comme si ses mimiques ne suffisaient pas à exprimer ses sentiments. Le scénario est, comme prévu, des plus rudimentaires, malgré le choix audacieux de faire mourir les parents et le frère de la petite Cindelle dès le prologue. La lointaine planète Endor est le théâtre de terribles affrontements : le village Ewok a été dévasté par une armée aux ordres d’un sanguinaire géant, le roi Terak. La petite Cindel, qui vit parmi les Ewoks, a été capturée et enfermée dans la forteresse du roi. Aidés par Noa, un naufragé de l’espace, les Ewoks vont tout mettre en œuvre pour délivrer Cindel et leurs compagnons des griffes de Terak.

Les masques des Ewoks sont toujours aussi rigides, comme ceux des méchants simiesques qui, malgré leur aspect assez efficacement effrayant, sont aussi peu mobiles que ceux des hommes-singes de San Ku Kaï ou Spectreman ! Le film nous gratifie tout de même de quelques monstres très réussis, à nouveau créés et animés par Phil Tippett. Les plus impressionnants d’entre eux sont les montures reptiliennes des méchants, animés avec un réalisme et un dynamisme extraordinaires. « Le design de ces créatures est plus ou moins emprunté à  celui de nos premiers dessins avec Joe Johnston, lorsque nous recherchions l’aspect des Tauntaun pour L’Empire Contre-Attaque », nous révèle Phil Tippett (1). Au final, ces monstres ont les allures de piranhas bipèdes, dont les minuscules membres antérieurs semblent empruntés à ceux des tyrannosaures. L’autre créature animée du film, héritière de la harpie de Jack le Tueur de Géants, ressemble à une autruche géante avec des pattes avant, des ailes de chauve-souris et une mâchoire abondamment garnie. Ce monstre hybride enlève la toute jeune héroïne et est pourchassée par Wicket en deltaplane. On trouve également dans le film une peluche vivante, Wick, qui se déplace à vive allure grâce à des effets visuels qui feraient pâlir de jalousie L’Homme qui Valait Trois Milliards. La bataille finale évoque irrésistiblement celle du Retour du Jedi, prélude à l’envol d’un vaisseau spatial qui redonne tardivement une dimension de space-opéra à ce film qui semblait plutôt puiser son inspiration jusqu’alors dans le serial d’aventures.

masques rigides et monstres inventifs

Diffusé le 24 novembre 1985 sur ABC puis distribué en salles sur plusieurs territoires (notamment en France), Ewoks : la Bataille d’Endor a remporté, comme L’Aventure des Ewoks, une récompense pour ses effets visuels lors de la cérémonie des Emmy Awards de 1986. Après ce mièvre diptyque, les Ewoks sont devenus les vedettes d’une série de dessins animés pour les tout-petits, diffusés entre 1985 et 1986 sur ABC aux États-Unis et sur Antenne 2 en nos contrées (le générique de la version française étant chanté par Dorothée, la superstar des enfants à l’époque en France). Jim et Ken Wheat, les deux réalisateurs et scénaristes d’Ewoks : la Bataille d’Endor, allaient par la suite passer à de la science-fiction plus adulte en co-écrivant Pitch Black.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso

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