GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER (1974)

Une nouvelle créature mythique entre en scène : Mecha-Godzilla, la version robotique du Roi des Monstres !

GOJIRA TAÏ MEKAGOJIRA

 

1974 – JAPON

 

Réalisé par Jun Fukuda

 

Avec Masaaki Daimon, Kazuya Aoyama, Akihiko Hirata, Hiroshi Koizumi, Reiko Tajima, Masao Imafuka, Beru-Bera Lin

 

THEMA DINOSAURES I ROBOTS I EXTRA-TERRESTRES I SINGES I SAGA GODZILLA

Film aux influences multiples, Godzilla contre Mecanik Monster est le quatorzième épisode de la série et célèbre officiellement les vingt ans de la naissance du dinosaure radioactif. En guise d’anniversaire digne de ce nom, nous avons droit à un curieux patchwork poursuivant hélas le déclin de la licence Godzilla amorcé au début des années 70. On y apprend qu’une prophétie annonce l’arrivée imminente d’un monstre destructeur, lequel sera combattu par deux autres créatures gigantesques. Et effectivement, le Japon est bientôt mis à feu et à sang par une énorme bête. Or ce destructeur titanesque n’est autre que Godzilla. Le spectateur est légitimement désarçonné, dans la mesure où le dinosaure atomique a rallié les forces du bien depuis de nombreuses années. Or ici il détruit tout, brisant même la mâchoire de son ex-ami saurien à pointes Angilas, ce qui lui permet de reprendre l’une des séquences les plus célèbres de King Kong. En réalité, il ne s’agit pas de Godzilla mais d’un sosie robotique créé par une race d’extra-terrestres dans le but de conquérir la Terre. Ces derniers ressemblent à des Japonais habillés en aluminium, mais dès qu’ils sont blessés ou tués, ils révèlent leur vrai visage simiesque, en une démarcation étrange et maladroite de La Planète des singes que desservent des maquillages bas de gamme.

Sous sa véritable apparence, « Mecha-Godzilla », quant à lui, est un gigantesque dinosaure métallique bardé de rivets, aux griffes-missiles et aux yeux-laser. Ce cyborg reptilien est la vraie trouvaille du film, même s’il puise directement son inspiration chez le « Mecha-Kong » de King Kong s’est échappé. A l’issue d’un premier combat, Godzilla est laissé pour mort, et le redoutable robot poursuit son œuvre destructrice. Le scénario prend alors les allures de course-poursuite autour d’une antique statuette, recherchée à la fois par des archéologues, des agents d’Interpol et des espions extra-terrestres. Car elle permet de ranimer le valeureux dragon King Seesar, protecteur de l’île d’Okinawa, seul être capable désormais de défaire Mecha-Godzilla.

Le réveil de King Seesar

La scène la plus hallucinante du film survient lorsqu’une prêtresse entreprend de réveiller le dragon en question, entonnant une chanson gorgée de bons sentiments, soudain accompagnée par tout un orchestre pop comme dans une comédie musicale de Jacques Demy. King Seesar s’éveille alors, et en guise de noble créature immémoriale, nous avons droit à une étrange bête velue, bipède et sautillante, mi-lion mi-gorille, affublée d’oreilles de lapin du plus curieux effet. L’affrontement final oppose Mecha-Godzilla, King Seesar et le vrai Godzilla, ramené à la vie par la foudre, et désormais capable d’agir comme un gigantesque aimant. La prophétie se réalise donc, et le robot finit décapité, tandis que la base souterraine des extra-terrestres est sabotée par les héros humains. Tout rentre donc dans l’ordre et les héros exultent, mais chez les fans du Godzilla de la première heure, on sent bien que c’est le début de la fin. Enthousiasmés par le film, les distributeurs américains le titrent Godzilla versus the Bionic Monster jusqu’à ce que les détenteurs des droits de la série L’Homme qui valait trois milliards ne menacent d’entamer une action en justice. The Bionic Monster se mue alors en Mecanick Monster.

 

© Gilles Penso



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