ARACHNID (2001)

Le réalisateur de Hidden et le producteur de Re-Animator mettent en scène une araignée mutante grosse comme un éléphant

ARACHNID

 

2001 – ESPAGNE / USA

 

Réalisé par Jack Sholder

 

Avec Chris Potter, Alex Reid, José Sancho, Neus Asensi, Ravil Issyanov, Rocqueford Allen, Robert Vicencio, Jesus Cabrero

 

THEMA ARAIGNÉES

Artisan habile d’un cinéma de genre qu’il sert fidèlement depuis la fin des années 70 (Dément, Hidden, La Revanche de Freddy), Jack Sholder s’est joint au producteur Brian Yuzna et à sa compagnie espagnole Fantastic Factory pour se lancer dans une nouvelle variante autour du thème de l’araignée géante. Ici, les protagonistes sont les membres d’une expédition de secours, dépêchée d’urgence sur une petite île tropicale ayant servi de base secrète aux Japonais pendant la seconde guerre mondiale, afin d’enquêter sur les étranges morsures recouvrant le corps d’un homme qui y a été retrouvé. Leur avion se crashe sur l’île, qui s’avère abriter une araignée mutante grosse comme un éléphant. Pris au dépourvu et armés de simples armes à feu, ils doivent lutter contre le gigantesque monstre mais aussi contre ses rejetons hybrides, notamment des tiques-araignée particulièrement voraces et des serpents-arachnides rapides et féroces. Le postulat, alléchant, laissait envisager une bonne vieille série B vitaminée et allègre. Mais la mayonnaise ne prend guère, d’abord à cause du manque total de finesse dans la construction des personnages.

Qu’on en juge plutôt : la belle pilote d’avion qui court dans la jungle en tenue de Lara Croft pour venger son frère mort sur l’île ; le gentil militaire qui mène avec poigne et bienveillance la petite expédition ; le spécialiste des araignées qui se comporte comme un professeur Tournesol lunaire et distrait ; le médecin arrogant et sûr de lui flanqué d’une infirmière gironde ; les deux marines athlétiques qui n’ont pas froid aux yeux et en ont vu d’autres… Bref, c’est un véritable catalogue de stéréotypes que ne vient jamais rehausser la moindre pointe d’humour ou de légèreté. Ici, on se prend au sérieux, on n’est pas là pour rire. Restent les effets spéciaux de l’équipe du talentueux Steve Johnson (La Mutante, Blade 2), très raisonnablement efficaces. Le monstre vedette, qui rassemble à la fois les attributs d’une araignée, d’un crustacé, d’un scorpion et de la Reine extra-terrestre d’Aliens, est une belle réussite animatronique. La bête procure quelques jolis moments d’action et d’épouvante, même si quelques plans larges de course rapide de l’arachnide titanesque auraient pu dynamiser le montage. Un peu d’image de synthèse habilement distillée n’aurait donc pas fait de mal.

L’araignée a-t-elle mangé le scénario ?

Le film se permet quelques passages d’horreur pure, comme la séquence peu ragoûtante au cours de laquelle le visage d’un des marines est déchiqueté par les tiques qui s’expulsent de l’intérieur de son corps. Un moment qui dépasse en outrance les passages les plus gratinés du Ticks de Tony Randell. Mais cet Arachnid reste fort peu mémorable, car à la transparence caricaturale des héros s’ajoute un scénario d’une désespérante linéarité et des incohérences laissant imaginer que plusieurs pages du script ont été égarées en cours de route. En effet, même si visiblement le mal trouve ici son origine sur une autre planète, rien n’explique clairement la mutation des monstres, ni le phénomène climatique qui fait se crasher les avions sur l’île, ni surtout le petit homme vert qui fait une furtive apparition au début du film. Sorti un an plus tôt, le déjanté Spiders de Gary Jones s’avérait autrement plus enthousiasmant.

 

© Gilles Penso

 

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