Les Shaw Brothers n’étant guère familiers avec les effets spéciaux, ils sollicitent une équipe partiellement japonaise qui, hélas, assure le service minimum, si l’on excepte peut-être un joli travail de maquettes pour les scènes situées dans la jungle et surtout dans Hong-Kong. Ce sont les transparences qui sont les plus ratées, ainsi que le costume du monstre, habité évidemment par un comédien, qui nous rappelle beaucoup le King Kong japonais. En fait, la tête du colosse évoque plus le Yéti que le gorille, et deux modèles de masques lui donnent vie, l’un assez peu crédible porté par le comédien (on voit nettement le contour du masque autour de ses yeux), l’autre beaucoup mieux articulé et plus expressif. S’acheminant vers un final d’une noirceur inattendue, Le Colosse de Hong Kong s’avère finalement plus distrayant et beaucoup plus innovant que le trivial King Kong catastrophe réalisé par John Guillermin.
© Gilles Penso