Jean Rollin n’ayant pas placé la barre très haut avec ses œuvres fantastiques précédentes (Le Viol du vampire, La Vampire nue, Le Frisson des vampires, Requiem pour un vampire, La Rose de fer), Les Démoniaques se hisse sans trop de difficultés au rang d’un de ses meilleurs films. Car pour une fois le montage est cohérent, les cadrages soignés, la musique de Pierre Raph se laisse aller à de véritables élans épiques, les décors et la photographie rivalisent d’esthétisme et le scénario lui-même parvient sans trop de mal à capter l’intérêt. Nous sommes au 19ème siècle, dans un village côtier du nord de l’Europe. Là, sous la coupe d’un capitaine mentalement déséquilibré (John Rico), le brutal Le Bosco (Willy Braque), le fourbe Paul (Paul Bisciglia) et la perverse Tina (Joëlle Cœur) attirent les navires vers les récifs pour les piller et en tuer les occupants. La première séquence démarre ainsi sur des chapeaux de roue, avec le viol et le massacre de deux belles naufragées (Lieva Lone et Patricia Hermenier) par la sinistre bande. De retour à la taverne du coin où il s’enivre mollement, le capitaine est soudain hanté par d’inquiétantes visions : ses deux victimes lui apparaissent et viennent le hanter…