FUSION – THE CORE (2002)

Un groupe de scientifiques se dirige tout droit vers le centre de la terre à bord d’un vaisseau sophistiqué pour tenter de réactiver son noyau en perte de vitesse

THE CORE

 

2002 – USA

 

Réalisé par Jon Amiel

 

Avec Aaron Eckhart, Hilary Swank, Delroy Lindo, Stanley Tucci, Tcheky Karyo, Alfre Woodard, DJ Qualls, Richard Jenkins

 

THEMA CATASTROPHES

Jon Amiel avait un peu bousculé les codes du thriller psychologique avec son audacieux Copycat. Sept ans plus tard, il s’attaque au film catastrophe, mais cette fois-ci il ne marque guère le genre de son empreinte. Pourtant, le prologue de Fusion-The Core est plutôt accrocheur. Après s’être promenée sur le logo montagneux de la Paramount jusqu’à ce que le titre du film n’explose dans le magma, la caméra survole en plan séquence une rue dans laquelle, à 10h30 précises, plusieurs personnes sans rapport entre elles meurent subitement, provoquant dans la foulée de nombreux accidents. Après enquête, il s’avère que toutes les victimes – une trentaine en tout – portaient un pacemaker. S’agit-il d’un attentat ? Pour en avoir le cœur net, le gouvernement demande l’avis de deux scientifiques : Joshua Keyes (Aaron Eckhart), un universitaire expert en électromagnétisme, et Serge Lévêque (Tcheky Karyo), un spécialiste des armes à haute énergie. Mais d’autres phénomènes étranges contredisent cette hypothèse, notamment une nuée de pigeons qui deviennent fous à Trafalgar Square, une navette spatiale qui dévie de sa trajectoire pour atterrir en catastrophe en plein Los Angeles, ou encore une aurore boréale qui survient à Washington. Convoqué au Pentagone, Keyes annonce les conclusions de ses théories de la manière la plus laconique qui soit : « tout le monde sur Terre sera mort dans un an. »

L’explication du savant est la suivante : le noyau de la terre est un « moteur » constitué de métal en fusion en rotation permanente, qui crée un champ électromagnétique autour de la planète et la protège des radiations cosmiques. Or visiblement, le noyau a cessé de tourner sur lui-même. Une seule solution semble envisageable pour enrayer la catastrophe : lancer dans les profondeurs du manteau terrestre une capsule habitée et provoquer des explosions en chaîne pour réactiver le noyau. L’équipage est constitué de Keyes et Lévêque, mais aussi du pilote Rebecca Chiles (Hilary Swank), du commandant Iverson (Bruce Greenwood), du professeur Brazelton (Delroy Lindo) qui a conçu leur véhicule et du professeur Zimsky (Stanley Tucci) spécialisé dans la géologie. Quant au vaisseau, il est baptisé Virgil, d’après le poète qui célébra la descente de l’homme aux Enfers.

Le voyage fantastique

Hélas, la partie du film qui s’annonçait la plus passionnante s’avère finalement être la plus décevante, accumulant jusqu’à plus soif les clichés et les incohérences. Pour couronner le tout, ce bon vieux Tcheky Karyo en fait des tonnes, sabordant toutes les scènes où il intervient. Et si la structure narrative de Fusion – The Core évoque beaucoup celle d’Armageddon, l’odyssée du submersible dans les entrailles de la terre fait surtout penser au Voyage fantastique de Richard Fleischer, car l’univers que nos héros sillonnent est empli de paysages et de dangers inédits à la lisière du surréalisme : géode de cristal, pluies de laves incandescentes, champs de diamants géants… Du film, on retiendra surtout quelques séquences franchement spectaculaires, comme le crash de la navette spatiale, la destruction du Colisée à Rome ou le pont suspendu de San Francisco qui se déglingue en brûlant, envoyant valser des centaines de voitures. Mais la qualité des effets spéciaux ne supplante guère la maladresse d’un scénario finalement très convenu.

 

© Gilles Penso

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