BUCK ROGERS AU 25ème SIÈCLE (1979)

Le célèbre héros des années 30 prend le visage jovial de Gil Gerard dans ce téléfilm récréatif exploité au cinéma en nos contrées…

BUCK ROGERS IN THE 25th CENTURY

 

1979 – USA

 

Réalisé par Daniel Haller

 

Avec Gil Gerard, Pamela Hensley, Erin Gray, Henry Silva, Tim O’Connor, Joseph Wiseman, Duke Butler, Felix Silla, Caroline Smith

 

THEMA SPACE OPERA

En 1978, le célèbre producteur Glen A. Larson, futur créateur de Magnum, L’Homme qui tombe à pic et K 2000, surfait habilement sur le succès de La Guerre des étoiles en initiant la série Galactica, promise à un beau succès. Emporté par son élan, Larson lance l’année suivante un autre show intergalactique inspiré d’une nouvelle de Philip Francis Nowlan, parue en 1928 et transformée l’année suivante en bande dessinée ultra-populaire. Son titre : Buck Rogers au 25ème siècle. Proche de Flash Gordon, le personnage de Buck Rogers est le héros américain typique des années 30, luttant vaillamment contre des menaces délicieusement « pulp » (des hommes-tigres martiens, des pirates spatiaux, des barbares venus d’autres planètes) et séduisant de jolies princesses cosmiques. Glen A. Larson concocte sur cette base un téléfilm qui, selon l’accueil du public, se transformera en série. Pour la mise en scène, il sollicite Daniel Haller, signataire de deux adaptations des écrits de Lovecraft dans les années 60 (Le Messager du diable et The Dunwich Horror) devenu entretemps spécialiste du petit écran. Quant au scénario, il est co-écrit par Larson et Leslie Stevens (créateur de la série Au-delà du réel et réalisateur d’Incubus). Le rôle principal échoit à Gil Gerard, alors peu connu du public et un peu plus âgé que ce que la production imaginait. Mais les bouts d’essais du comédien sont si convaincants qu’il est aussitôt engagé.

L’histoire commence en 1987, autrement dit dans le futur. Le capitaine William « Buck » Rogers, l’un des astronautes les plus réputés de la NASA, est envoyé en mission d’exploration dans l’espace. Mais son vaisseau est soudainement dévié de sa trajectoire par une météorite et, sous l’effet d’une baisse brutale de température, ses systèmes biologiques se mettent à geler. Plongé en état d’hibernation, Rogers dérive alors au milieu des galaxies, à une vitesse avoisinant celle de la lumière. Il traverse ainsi cinq siècles sans vieilli. Nous le retrouvons en 2487, au moment où son vaisseau croise la trajectoire du « Draconia ». Cette forteresse spatiale est dirigée par la conquérante princesse Ardala (Pamela Hensley) et son âme damnée Kane (Henry Silva, toujours parfait en méchant). Ces émissaires de l’empire Draconien envisagent de conquérir la Terre et veulent se servir de Buck comme ticket d’entrée pour leurs sinistres plans…

« Biddi-Biddi-Biddi »

Buck Rogers au 25ème siècle ressemble presque à une variante « décontractée » de Galactica qui, bien souvent, avait tendance à se prendre trop au sérieux sans parvenir à s’extraire totalement de l’influence de La Guerre des étoiles. Certes, Buck Rogers paie lui aussi son tribut à Star Wars, notamment à travers deux séquences de batailles spatiales où s’animent des vaisseaux aux designs voisins de ceux de la saga de George Lucas. Mais le caractère résolument désinvolte de ce space opéra est la clé de son charme un peu unique. Ici, personne ne se prend vraiment très au sérieux, surtout pas le héros lui-même dont Gil Gerard s’empare avec une bonne humeur communicative. Son approche du personnage n’est pas sans évoquer celle de James Bond période Roger Moore, ce que semble confirmer ce générique avec des pin-up en tenue argentée qui posent langoureusement sur les lettres du titre du film, aux accents d’une chanson pop romantique susurrée par Kip Lennon. Après tout, 1979 est aussi l’année de Moonraker. L’exubérance contamine bientôt tous les personnages, notamment cette princesse aux allures de Cléopâtre interplanétaire ou le robot Twiki dont les onomatopées sonores (le fameux « Biddi-Biddi-Biddi ») sont prononcées par le légendaire Mel Blanc, la voix de Bugs Bunny et Daffy Duck. Ce second degré n’empêche pas une approche visuelle très soignée, les maquettes, les matte paintings et les décors rivalisant de beauté, sous la supervision de David M. Garber et Wayne Smith. Comme ce fut le cas pour le pilote de Galactica, le téléfilm Buck Rogers au 25ème siècle sort en salles dans plusieurs pays et y remporte un succès très honorable. D’où le lancement d’une série en deux saisons, d’abord sur la chaîne NBC puis un peu partout dans le monde.

 

© Gilles Penso

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