THE CYCLOPS (1957)

Dans la jungle mexicaine, une petite expédition découvre toute une faune ayant muté à cause des radiations ainsi qu’un géant à l’œil unique…

THE CYCLOPS

 

1957 – USA

 

Réalisé par Bert I. Gordon

 

Avec Dean Parkin, James Craig, Gloria Talbot, Lon Chaney Jr, Manuel Lopez, Tom Drake, Vincent Paluda, Marlene Kloss

 

THEMA NAINS ET GÉANTS  I MUTATIONS

Avec Le Roi Dinosaure et Le Début de la fin, le cinéaste Bert I. Gordon avait déjà largement justifié l’acronyme formé par ses initiales en mettant en scène des reptiles et des insectes aux proportions alarmantes. Tourné dans la foulée, The Cyclops permet à « Mister Big » de poursuivre ses expérimentations dans le domaine du gigantisme animalier tout en ajoutant un nouvel élément contre-nature à sa collection : le géant humain, qui deviendra une autre de ses figures fantastiques récurrentes. L’intrigue se situe au Mexique. Bien décidée à retrouver son fiancé, qui s’est crashé dans la jungle trois ans plus tôt, Susan Winter (Gloria Talbot, héroïne la même année de La Fille du docteur Jekyll) parvient à convaincre trois hommes de l’accompagner à sa recherche. Si l’un des membres de la petite expédition n’est pas insensible aux charmes de la jolie commanditaire, les deux autres n’ont d’yeux que pour les réserves d’uranium qu’ils espèrent trouver sur place. Le plus cupide des deux est incarné par ce bon vieux Lon Chaney Jr qui, dans le registre bourru et rustre, en fait des caisses.

Après avoir atterri en catastrophe, notre quatuor installe un camp de fortune et Bert I. Gordon reprend ses habitudes. Car aussitôt, la forêt révèle une faune disproportionnée : une araignée géante qui pousse des miaulements stridents (!), un rongeur gros comme un chien que saisit un rapace titanesque, et deux lézards colossaux (fort mal incrustés) qui se lancent dans un combat similaire à ceux qui émaillaient Le Roi dinosaure. Dans le scénario, le pugilat était peut-être épique, mais à l’écran c’est une autre paire de manches. Les sauriens apathiques, probablement titillés par quelques techniciens désabusés, se contentent en effet de se coucher l’un sur l’autre avant d’enchaîner de molles cabrioles. Toutes ces étranges mutations sont dues à la radioactivité particulièrement virulente en ces lieux.

Cyclope m’était conté

Lorsque surgit enfin le cyclope du titre, Gordon parvient à ménager quelques beaux moments d’épouvante. La créature, haute d’une bonne dizaine de mètres, apparaît subitement alors que nos héros exploraient sa caverne et exhibe un faciès particulièrement hideux. La partie droite de son visage n’est plus que de la chair flasque. La moitié de sa bouche, décharnée, arbore des dents démesurées et le monstre n’a plus qu’un œil, sous forme d’un globe oculaire rond et énorme sur la partie gauche de son visage. Saisissant, le maquillage est l’œuvre de Jack H. Young. Il ne faut pas longtemps à nos protagonistes pour comprendre que ce géant peu recommandable, chauve et vêtu d’une espèce de peau de bête, est en réalité l’ex-fiancé de Susan, transformé comme les animaux par les radiations environnantes. Sous l’influence de King Kong, Gordon nous offre quelques morceaux de choix : le cyclope se laisse attendrir par la belle, la capture, l’observe énamouré, se bat contre un serpent géant, puis poursuit les explorateurs dans la forêt, avec pour toute répartie des grognements pathétiques. Le final, quant à lui, puise aux sources mythologiques, le destin du colosse se calquant sur celui du Polyphème de l’Odyssée. The Cyclops sera le premier volet d’une sorte de trilogie, suivi par Le Fantastique homme colosse et Le Retour de l’homme colosse.

 

© Gilles Penso

 

Complétez votre collection


Partagez cet article