SALEM (2004)

Un casting de haut niveau apparaît dans cette seconde adaptation télévisée du roman « Les Vampires de Salem » de Stephen King

SALEM’S LOT

 

2004 – USA

 

Réalisé par Mikael Salomon

 

Avec Rob Lowe, Donald Sutherland, Rutger Hauer, James Cromwell, Andre Braugher, Samantha Mathis

 

THEMA VAMPIRES I SAGA STEPHEN KING

À l’instar d’autres écrits de Stephen King déjà portés à l’écran dans les années 80 (Shining, Maximum Overdrive, Carrie ou Dead Zone), Les Vampires de Salem se voit offrir une deuxième vie à la télévision. Cette nouvelle version du roman « Salem », longue de trois heures comme celle réalisée jadis par Tobe Hooper, est confiée aux bons soins de Mikael Salomon, ancien directeur de la photographie de James Cameron (Abyss) et Steven Spielberg (Always) passé à la mise en scène en 1993. Après David Soul, c’est Rob Lowe qui incarne Ben Mears, un écrivain new yorkais revenant dans la petite ville de Jerusalem’s Lot où il a grandi pour écrire sur la vieille maison Marsten, théâtre d’un drame auquel il assista lorsqu’il était enfant. Donald Sutherland reprend avec son charisme habituel le rôle – tenu jadis par James Mason – de Richard Strecker, un antiquaire affable, élégant et beaucoup trop poli pour être honnête. Son collègue Kurt Barlow est incarné par un Rutger Hauer impeccable, dont le jeu plein de duplicité nous rappelle un peu sa prestation flamboyante dans Hitcher.

Si Barlow apparaît plus tard sous une forme plus bestiale, nous sommes bien loin du Nosferatu monstrueux et muet de la version de Tobe Hooper. Plus proche du roman, ce Barlow est une sorte d’émule du Dracula de Bram Stoker, même s’il n’a droit qu’à trois scènes assez courtes. Quant à James Cromwell, il endosse la défroque d’un curé rongé par ses propres péchés – notamment l’alcoolisme – qui sera finalement vampirisé par Barlow. Cherchant de toute évidence à se rapprocher du roman de King, Salem souffre d’une mise en scène tâtonnant entre la fonctionnalité sans style et les effets ratés (voir le flash-back du traumatisme d’enfance de Ben, avec une saturation rouge hideuse et des mouvements stroboscopiques). Le scénario lui-même, pourtant signé Peter Filardi (L’Expérience interdite), abuse de la voix off du narrateur et multiplie les dialogues excessivement littéraires au sein d’une narration un peu brouillonne.

L’attaque des enfants vampires

Quelques moments d’épouvante réussis maintiennent tout de même l’intérêt des téléspectateurs. On se souviendra notamment de cette vision de cauchemar digne de l’épisode « Tooms » des X-Files dans laquelle un vampire se contorsionne pour entrer dans un conduit d’aération et menacer Ben Mears dans sa cellule, de cette morte qui se réveille subitement chez le médecin, ou encore de l’attaque des enfants vampires dans le car scolaire. Mikael Salomon ne recule d’ailleurs pas devant les morts violentes tout au long du métrage. Mais le film hésite sans cesse sur le comportement à faire adopter aux vampires, à mi-chemin entre les fantômes japonais (ils grimpent aux plafonds et se déplacent de manière saccadée et désarticulée) et les zombies (ils marchent lentement dans les rues, le regard vide et la tête penchée). On préfèrera donc largement la version de Tobe Hooper, bien plus efficace et pourtant plus vieille de vingt-cinq ans. Salomon retrouvera l’univers de Stephen King à plusieurs reprises, notamment pour la série Rêves et cauchemars et le téléfilm Grand chauffeur.

 

© Gilles Penso


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