LE CERCLE – THE RING 2 (2005)

Le réalisateur des deux premiers Ring japonais prend la suite du remake américain pour tenter un retour aux sources…

THE RING 2

 

2005 – USA

 

Réalisé par Hideo Nakata

 

Avec Naomi Watts, Simon Baker, David Dorfman, Elizabeth Perkins, Emily VanCamp, Sissy Spacek, Kelly Stables

 

THEMA FANTÔMES I CINÉMA ET TÉLÉVISION I SAGA RING

Voici donc la suite du remake, ou le remake de la suite, comme on voudra. Gore Verbinski étant parti à l’abordage des Pirates des Caraïbes, il passe le relais à Hideo Nakata, réalisateur des deux Ring originaux. L’idée de cette passation de pouvoir, initiée par les producteurs Walter Parkes et Laurie MacDonald, semblait judicieuse, mais ce « retour aux sources » n’a franchement rien d’euphorisant. Sans doute était-ce une de ces fameuses « fausses bonnes idées ». On sait que Nakata avait apprécié Le Cercle de Verbinski, qui s’efforçait de rendre hommage au premier Ring en restituant son atmosphère et sa structure tout en l’adaptant à une sensibilité plus occidentale. Lorsque Dreamworks lui proposa d’en prendre la relève – après qu’il ait été un temps attaché à un projet de long-métrage avec le studio MGM, et après que le réalisateur de pubs Noam Murro ait été remercié du Cercle 2 pour « divergences artistiques » -, le cinéaste japonais sauta sur l’occasion à condition de ne pas se répéter lui-même. Le Cercle 2 n’est donc pas le remake de Ring 2 mais une suite originale du Cercle qui s’offre un certain nombre de variantes sur ce thème déjà plusieurs fois exploré.

Naomi Watts reprend le rôle de Rachel, six mois après les événements racontés dans Le Cercle. Ayant fui Seattle avec son jeune fils Aidan (David Dorfman), elle vit désormais à Astoria, dans l’Oregon. Persuadée que la malédiction dont elle fit victime est enfin terminée, elle travaille désormais dans un journal local de cette tranquille bourgade côtière. Son collègue est le sympathique reporter David Rourke (Simon Baker). Mais un crime mystérieux sur lequel elle mène l’enquête lui rappelle des terreurs bien trop familières. Lorsqu’elle remet la main sur la cassette maudite, elle décide de la brûler. Hideo Nakata utilise alors un effet de mise en scène intéressant : en se consumant, la VHS semble pousser un cri et le plastique fondu prend la forme d’une bouche ouverte. C’est le point de départ d’une nouvelle menace infernale, qui commence par les horribles cauchemars qui frappent Aidan. Hospitalisé, le corps glacial, couvert d’hématomes, l’enfant est hospitalisé d’urgence et Rachel soupçonnée d’être une mère violente. Tandis que le docteur Emma Temple (Sissy Spacek) tente de dénouer la situation, Rachel sait bien que la maléfique Samara Morgan est de retour…

Un cercle qui ne tourne pas rond

La première grande scène choc du Cercle 2 est impressionnante mais parfaitement absurde : un troupeau de cerfs se met à attaquer une voiture au milieu de la route. Hélas, le film tout entier est à l’image de cette séquence. Les effets tape à l’œil remplacent systématiquement l’épouvante subtile et insidieuse, comme si Hideo Nakata s’efforçait de séduire en priorité le public américain en oubliant au passage la spécificité de son propre cinéma. Lorsque Rachel et son fils Aidan se retrouvent chez eux en pleine nuit et qu’une tache de la taille d’un arbre se dessine sur les murs, on pense bien sûr à Dark Water. Mais une fois de plus, Le Cercle 2 pousse le curseur trop loin et cède à des milliers de litres d’eau qui jaillissent plus tard d’une baignoire pour inonder le plafond de l’appartement du collègue de Rachel, en un déchaînement d’effets visuels efficace mais un peu vain. Le scénario d’Ehren Kruger s’appuie désormais sur l’idée que Samara ne se contente plus de sa croisade vengeresse. Désireuse de revenir parmi le monde des vivants, elle a décidé de posséder le corps d’AIdan. Le Cercle 2 hésite alors entre l’influence de L’Exorciste et celle de La Malédiction jusqu’à un climax excessif situé bien sûr dans le fameux puits. On ne peut que souligner les efforts de Naomi Watts, qui fait du mieux qu’elle peut dans de telles circonstances. Mais il lui est bien difficile de défendre un rôle aussi peu crédible.

 

© Gilles Penso

 

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