SINBAD THE FIFTH VOYAGE (2014)

Pour rendre hommage aux films de Ray Harryhausen, ce conte des Mille et une nuits met en scène toute une ménagerie en stop-motion…

SINBAD THE FIFTH VOYAGE

 

2014 – USA

 

Réalisé par Shahin Sean Solimon

 

Avec Shahin Sean Solimon, Danielle Duvale, Said Faraj, Patrick Stewart, Marco Khan, Sadie Alexandru, Lorna Raver

 

THEMA MILLE ET UNE NUITS I DRAGONS

En initiant Sinbad the Fifth Voyage, Shahin Sean Solimon souhaite rendre un hommage énamouré à Ray Harryhausen, et en particulier au 7ème Voyage de Sinbad, de toute évidence son film de chevet. Il décide donc de concevoir sous le label « Giant Flick Productions » un long-métrage ambitieux – malgré un budget extrêmement limité – laissant la part belle à une série de créatures animées en stop-motion qui s’inspirent des travaux les plus populaires de son idole. Non content de réaliser, de co-écrire (avec Evelyn Gabai) et d’assurer la production exécutive du film, Shahin Sean Solimon s’octroie le rôle principal et s’offre les services du grand Patrick Stewart (le capitaine Picard de Star Trek la nouvelle génération et le professeur Xavier des X-Men) pour assurer la narration en voix off. Le récit ne cherche pas à réinventer la roue. Sinbad est donc amoureux de la princesse Parisa, malgré la désapprobation de son père le sultan. Lorsqu’un maléfique sorcier la kidnappe, notre intrépide héros a quarante jours et quarante nuits pour la sauver. Son aventure va le conduire aux confins du monde et le pousser à affronter un grand nombre de créatures mythiques.

L’intérêt principal du film, on s’en doute, repose sur sa généreuse ménagerie de monstres « à l’ancienne ». Tour à tour surgissent ainsi à l’écran un cyclope bicorne, des squelettes vivants, un oiseau Roc géant, une bête grimaçante armée d’une lance, une statue aux bras multiples, un crabe monstrueux et un dragon quadrupède et cornu au dos garni d’écailles (dont Sinbad vient à bout au cours d’un combat frustrant tant il est court). Ce bestiaire hétéroclite et hautement référentiel est animé par de nombreux passionnés plus ou moins aguerris comme Ron Cole (avec à son actif quelques fausses têtes pour S.O.S. fantômes 2 et des effets spéciaux pour la série Monsters), Mark Sullivan (à qui nous devons les créatures en stop-motion de House et House 2) et Peter A. Montgomery Scott (signataire de l’animation du squelette de Legend of the Golden Fishcake).

Old School

La démarche de Sinbad the Fifth Voyage est forcément louable et son caractère anachronique a quelque chose de délicieusement rafraîchissant. Mais le film croule sous les maladresses. Ses acteurs peu convaincants, son intrigue filiforme et sa mise en scène anonyme jouent forcément en sa défaveur. Même les créatures – aux designs souvent intéressants et à l’animation fluide – sont dépréciées par les effets visuels qui les combinent avec les acteurs réels. Les incrustations sont souvent ratées, les effets de flou excessifs, l’abus de particules flottantes saute aux yeux, bref le rendu visuel n’est pas à la hauteur malgré une bonne volonté manifeste. Quelques très jolis tableaux surnagent – les plans féeriques de la montgolfière survolant les volcans en éruption par exemple – et l’ambition du projet force le respect. D’autres initiatives de ce type sont évidemment à encourager, à condition qu’un soin plus attentif soit apporté à l’esthétique générale et à la dramaturgie. Il s’en fallut de peu que Sinbad the Fifth Voyage se mue en petite œuvre culte pour amateurs d’effets spéciaux « old school ». En l’état, le film de Solimon est une simple curiosité passée quelque peu inaperçue. Bien sûr, le générique de fin remercie chaleureusement Ray Harryhausen « pour son inspiration ».

 

© Gilles Penso


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