PULSE POUNDERS (1988)

Ce film à sketches, qui a aujourd’hui partiellement disparu, réunit le casting de Re-Animator, Future Cop et Le Maître du jeu

PULSE POUNDERS

 

ANNEE – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Barbara Crampton, Jeffrey Combs, David Warner, David Gale, Tim Thomerson, Helen Hunt, Art La Fleur, Telma Hopkins, Richard Moll, Jeffrey Byron

 

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I FUTUR I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA FUTURE COP CHARLES BAND

En 1987, à la tête de sa compagnie de production Empire, Charles Band décide de produire et mettre en scène un film à sketches atypique dont chaque segment serait la suite d’un de ses films à succès : Re-Animator, Future Cop et Le Maître du jeu. C’est l’occasion pour lui de retrouver quelques-uns de ses acteurs fétiches et de solliciter comme toujours les talents du chef opérateur Mac Ahlberg, du chef décorateur Giovanni Natalucci et du créateur d’effets spéciaux John Carl Buechler. Après plusieurs remaniements, le premier segment, baptisé The Evil Clergyman, n’est finalement pas une suite de Re-Animator, même s’il présente de nombreuses filiations avec le classique de Stuart Gordon. Le scénario, inspiré d’une nouvelle de H.P. Lovecraft publiée en 1939, est écrit par Dennis Paoli, grand spécialiste de l’écrivain tourmenté de Providence (nous lui devons les scripts de Re-Animator, From Beyond, Castle Freak et Dagon). Le sketch s’ouvre sur une très belle musique pour piano, chœurs et orchestre composée par Richard Band. Dans le décor somptueux d’un château gothique, Saïd Brady (Barbara Crampton) est accueillie froidement par une gouvernante aigrie (Una Brandon-Jones). L’amant de la jeune femme, l’ecclésiastique Jonathan (Jeffrey Combs), s’est récemment pendu, et Saïd est venue récupérer le reste de ses biens. Partagé entre la mélancolie et le cauchemar, ce sketch d’une demi-heure est ponctué de visions insolites – le visage à moitié défiguré de David Warner, un rat à visage humain – et peut presque s’appréhender comme une parabole du regret et du remords poussés jusqu’au basculement dans la folie. Dennis Paoli en profite pour glisser quelques allusions à une autre nouvelle de Lovecraft, « Les rats dans les murs » de 1924.

Le deuxième segment de Pulse Pounders est une suite directe de Future Cop, nommée Trancers : City of the Los Angels mais également connue sous le titre de Trancers 1.5, dans la mesure où son intrigue se situe entre Future Cop et Future Cop 2. Tim Thomerson, Helen Hunt et Art La Fleur sont donc de retour, dans les rôles respectifs du policier Jack Deth, de sa petite amie Lena et de son supérieur McNaulty. Le scénario est l’œuvre du duo Paul de Meo & Danny Bilson et la bande originale synthétique outrageusement eighties est signée Mark Ryder & Phil Davies. Tout commence par l’évasion d’une dangereuse criminelle dans une prison du futur, responsable de la mort de 13 prisonniers et des blessures de plusieurs gardes. Son objectif : retrouver Jack Deth dans le Los Angeles de 1986 pour lui faire la peau. Relativement anecdotique, cette courte aventure aux allures de Vaudeville, dont l’action est majoritairement confinée dans l’appartement de Deth, souffre d’un certain statisme, malgré deux ou trois bagarres.

Trois salles, trois ambiances

Pour le troisième sketch, Michael Cassut écrit une suite du Maître du jeu qu’il baptise Dungeonmaster II : A Sorcerer’s Nightmare. Richard Moll reprend le rôle du maléfique sorcier Mestema et Jeffrey Byron celui du valeureux Paul Bradford. Plusieurs séquences en stop-motion égaient ce sketch, en particulier une poupée en costume d’Arlequin animée par Paul Jessel (préfigurant les personnages de Puppet Master) et deux statues de pierre en plein combat (conçues par Justin Kohn et Kim Blanchette). Tout ceci est très prometteur, mais personne hélas n’a vu ce troisième segment. En effet, après le tournage, les négatifs originaux en 35 mm ont disparu quelque part dans les environs de Rome, alors que la compagnie Empire était en train de déposer le bilan. Vingt-cinq ans plus tard, une cassette VHS avec les rushes des trois segments a été retrouvée. Charles Band s’est mis en tête de restaurer ce qu’il pouvait pour réhabiliter ce film perdu. A ce jour, The Evil Clergyman et Trancers : City of the Los Angels ont été exhumés en vidéo dans des copies passables mais visionnables. Dungeonmaster II, en revanche, reste invisible. Espérons qu’un jour les archéologues de chez Full Moon Vidéo retrouvent suffisamment d’éléments pour ressortir dans une édition digne de ce nom ce film à sketches longtemps considéré comme une légende urbaine.

 

© Gilles Penso


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