STAR TREK STRANGE NEW WORLDS (2022-2023)

La huitième série « live » de l'univers Star Trek se concentre sur l’un des tout premiers personnages de la saga : le capitaine Christopher Pike…

STAR TREK STRANGE NEW WORLDS

 

2022/2023 – USA

 

Créé par Akiva Goldsman, Alex Kurtzman et Jenny Lumet

 

Avec Anson Mount, Rebecca Romijn, Ethan Peck, Babs Olusanmokun, Christina Chong, Cecilia Rose Gooding, Jess Bush, Melissa Navia, Bruce Horak

 

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK

Dans le dyptique « The Menagerie » de la première saison de Star Trek la série originale, nous découvrions le personnage de l’amiral Christopher Pike, second capitaine de l’Enterprise avant James T. Kirk mutilé à la suite d’un grave accident. Pour mémoire, ce double épisode reprenait de très larges extraits du pilote « The Cage » avec Jeffrey Hunter dans le rôle de Pike. Ce personnage et le mythique astronef sont réintroduits dans les deux premières saisons de Star Trek Discovery car ils ouvrent un pan supplémentaire de la mythologie trekienne antérieure de dix ans aux événements que nous connaissons. Ils permettent également le retour de quelques figures historiques de la saga. Ainsi, Spock est présent puisqu’avant de seconder Jim Kirk, il servit sous les ordres de Pike en tant qu’officier scientifique de l’Enterprise, comme le rappelait d’ailleurs « The Menagerie ». Outre le célèbre vulcain, nous découvrons plusieurs personnages de la série originale avant qu’ils ne soient dans leurs futures fonctions. C’est le cas de Nyotha Uhura. Encore cadette à l’époque de Pike, elle se forme à son futur rôle d’officier en charge des transmissions et de la xéno-linguistique. Nous découvrons aussi James T. Kirk alors qu’il n’est encore qu’un jeune lieutenant fougueux de Starfleet servant sur l’USS Faragut. Citons également Number One également présentée dans « The Menagerie », et à l’époque personnifiée par Majel Barret avant qu’elle ne devienne ultérieurement l’infirmière Christine Chapel dont le personnage est aussi présent dans Strange News Worlds. On l’aura compris, cette huitième déclinaison télévisuelle en prises de vues réelles est donc un lien direct avec l’univers imaginé par Gene Roddenberry il y a six décennies.

Mais si Star Trek Discovery et Star Trek Picard commençaient en trombe, Strange New Worlds démarre au petit trot. La première moitié de la première saison peine quand même à « passer la seconde ». Les choses sérieuses débutent vraiment à partir du cinquième épisode, « Spock hors contrôle », où notre vulcain préféré en vient à échanger son katra (son esprit) avec celui de son épouse T’Pring. Chacun des deux se retrouve ainsi dans le corps de l’autre. Le meilleur de tous est probablement « Tous ceux qui errent ». Ce neuvième chapitre de la première saison est un remake particulièrement réussi du Aliens de James Cameron. Tous les ingrédients sont réunis pour rappeler l’ambiance oppressante qui règne dans le long-métrage du réalisateur de Titanic et Avatar. Faisant appel au voyage dans le temps, une thématique qui réussit très souvent à la franchise, le dernier épisode de Strange New Worlds réadapte très habilement les événements de « Zone de terreur », quatorzième épisode de la première saison de la série originale. Basé sur le film Torpilles sous l’Atlantique (1957 avec Robert Mitchum et Curd Jürgens), cet épisode voyait l’Enterprise, et surtout son capitaine, jouer au chat et à la souris avec le capitaine d’un vaisseau romulien interprété par Mark Lenard (avant qu’il ne devienne Sarek, le père de Spock), l’un des principaux antagonistes de la Fédération des Planètes Unies. Cet ultime épisode s’achève sur l’arrestation de Number One, ce qui laisse entrevoir un retour prometteur pour la saison 2.

Retour aux sources

Visuellement, Strange New Worlds bénéficie des mêmes apports que ceux de Discovery et Picard. Les effets spéciaux s’avèrent donc aussi soignés que ceux des deux précédentes déclinaisons. Le générique nous fait rester en territoire connu puisqu’il débute par la célèbre réplique « Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau… ». Sa construction graphique rend un hommage évident à celui d’un autre dérivé de la franchise, en l’occurrence Star Trek Voyager. Côté casting, Anson Mount joue de manière plutôt académique son rôle de capitaine, conscient du funeste destin qui va le toucher dans quelques années, comme cela est révélé dans le 12ème épisode de la seconde saison de Discovery, le très bon « La vallée des ombres ». Ethan Peck (petit-fils du grand Gregory Peck), également présent dans Discovery, s’est vu confier la lourde tâche de reprendre le rôle de Spock et s’en tire avec les honneurs bien qu’il ne soit clairement pas évident de passer après Leonard Nimoy et Zachary Quinto au cinéma. Quant à Rebecca Romijn, qui joua autrefois Mystique dans la première trilogie X-Men, son personnage de Number One reste malheureusement sous-exploité dans cette première saison. Pour sa part, Jess Bush incarne une Christine Chapel dont le caractère déluré tranche avec la réserve de Majel Barret dans la toute première série. A noter également, la présence de Christina Chong dans le rôle de La’an Noonien-Singh. Chef de la sécurité de l’Enterprise, elle est aussi une descendante directe du terrible Kahn. Si Strange New Worlds présente des défauts, la série ne manque pas non plus d’atouts. L’un de ses points forts est de renouer avec ce qui a fait le succès des premières séries, à savoir des intrigues uniques bien que la production n’exclut pas, semble-t-il, de développer des intrigues sur plusieurs épisodes. Saura-t-elle s’imposer comme l’une des nouvelles références de l’univers trekkien ? Son aventure dans la galaxie télévisuelle ne fait que commencer…

 

© Antoine Meunier


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