L’ÎLE MAGIQUE (1995)

Un jeune garçon délaissé par sa mère est aspiré par un livre magique qui le transporte dans un monde peuplé de pirates et de créatures fantastiques…

MAGIC ISLAND

 

1995 – USA

 

Réalisé par Sam Irvin

 

Avec Zachery Ty Bryan, Andrew Divoff, Edward Kerr, Lee Armstrong, French Stewart, Jessie-Ann Friend, Oscar Dillon, Abraham Benrubi, Sean O’Kane

 

THEMA CONTES I SAGA CHARLES BAND

L’Île magique s’inscrit dans la série des films à petits budgets produits directement pour le marché vidéo pour le label Moonbeam, destiné au jeune public. Après les dinosaures miniatures de Prehysteria, le monstre amical du Château du petit dragon, les géants comiques de Jack et le haricot magique et les peluches extra-terrestres de La Boutique fantastique, place à un récit fantastique rocambolesque qui semble tirer directement son inspiration des aventures de Peter Pan. Un émule du capitaine Crochet et une charmante sirène y font leur apparition, tandis que l’île magique qui donne son titre au film est une variante manifeste du fameux Pays imaginaire. Tourné au Mexique (plus précisément à Ixtapa-Zihuatanejo) pour pouvoir bénéficier de paysages naturels luxuriants et d’un bord de mer photogénique, L’Île magique met en vedette Zachery Ty Bryan, un « enfant star » de l’époque dont le public américain connaissait alors bien la frimousse grâce à la sitcom Papa bricole avec Tim Allen (plus de 200 épisodes au compteur). Habitué aux productions Charles Band, le réalisateur Sam Irvin dirige ce conte pour enfants entre le tournage de Oblivion (1994) et de sa suite (1996) en s’appuyant sur un scénario co-écrit par Brent Friedman et Neil Ruttenberg, auteurs du très anecdotique Prehysteria 3.

Zachery Ty Bryan incarne Jack Carlisle, un garçon de 13 ans désabusé. Depuis le départ de son père, sa mère (Schnae Harrison) est toujours accaparée par son travail et le délaisse trop souvent. Alors qu’il s’apprête à fuguer, sa nounou Lucretia (Ja’net DuBois) le convainc de lire « L’île magique », un livre qui lui appartient depuis plusieurs générations. Zach s’isole dans sa chambre et le feuillette distraitement. Mais soudain, le voilà aspiré par le livre et projeté en 1796, sur une île sauvage où le prince Morgan (Edward Kerr), la guerrière Gwyn (Lee Armstrong) et le valeureux Dumas (Oscar Dillon) affrontent le redoutable Barbe Noire (Andrew Divoff) et ses sbires. Alors qu’il prend la fuite, Zach est sauvé par une petite sirène, Lily (Jessie-Ann Friend), et tente de sauver les héros de cette aventure en se faisant passer pour un grand magicien…

Requin des sables, arbre à pizzas et statue géante

Bardée de clichés, cette petite histoire fantastique qui paie son tribut au Magicien d’Oz et à L’Histoire sans fin échappe à la mièvrerie grâce à une approche systématiquement humoristique. La véritable attraction du film n’est cependant pas à chercher du côté des personnages humains mais plutôt auprès des créatures bizarres et des phénomènes fantasmagoriques qui ponctuent cette aventure : un requin des sables au look reptilien dont le héros se débarrasse avec du chewing-gum, un totem vivant dont les trois visages caricaturaux se disputent sans cesse (clin d’œil au géant tricéphale de Sacré Graal ?), un arbre à pizzas, un fantôme squelettique ricanant ou un bas-relief qui prend vie, tous conçus sous la supervision du créateur d’effets spéciaux Mark Rappaport. Le clou du spectacle est une statue en stop-motion qui rend ouvertement hommage au Talos de Jason et les Argonautes et offre au film sa meilleure séquence. Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas David Allen (l’animateur habituel des productions Charles Band) qui anime la créature mais Joel Fletcher, sous la supervision de Joseph Grossberg. A l’image de la grande majorité des productions Moonbeam, L’Île magique est un film plaisant mais pas foncièrement mémorable, ce qui explique pourquoi peu de gens s’en souviennent encore aujourd’hui.

 

© Gilles Penso


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