JACK ET LE HARICOT MAGIQUE (1994)

Une relecture modernisée et semi-parodique du célèbre conte britannique produite par le prolifique Charles Band…

BEANSTALK

 

1994 – USA

 

Réalisé par Réalisateur

 

Avec J.D. Daniels, Margot Kidder, Amy Stock-Poynton, Patrick Renna, Stuart Pankin, Cathy McAuley, Richard Moll, Richard Paul, David Naughton

 

THEMA CONTES I NAINS ET GÉANTS I VÉGÉTAUX I SAGA CHARLES BAND

Dès sa création en 1993, le label Moonbeam (dirigé par Charles Band et distribué directement en vidéo par Paramount) s’est révélé prolifique, offrant coup sur coup aux jeunes spectateurs Prehysteria, Le Château du petit dragon, Prehysteria 2 et Remote (une imitation de Maman j’ai raté l’avion ne présentant aucun élément fantastique, contrairement aux autres films de la collection). Début 94, de nouveaux projets se bousculent au portillon, notamment une modernisation du conte classique « Jack et le haricot magique » écrite et réalisée par Michael Davies (auteur des deux premiers Prehysteria). Quelques visages connus apparaissent au détour du casting du film, notamment David Naughton (Le Loup-garou de Londres), Margot Kidder (Superman), Stuart Pankin (Arachnophobie) ou Richard Moll (House). Si tout commence par la formule consacrée « Il était une fois », les images suivantes s’inscrivent dans un contexte très éloigné d’un conte de fées. Nous sommes dans le laboratoire mobile de chercheurs du vingtième siècle. Passionnée par les Ovnis, le monstre du Loch Ness et l’abominable homme des neiges (entre autres), la cryptozoologue Kate Winston (Kidder) découvre sur un site de fouilles des haricots d’une taille très inhabituelle.

Nous faisons alors la connaissance du héros de l’histoire, Jack Taylor (J.D. Daniels), un gamin facétieux qui ne perd jamais son énergie et son enthousiasme malgré une situation familiale préoccupante : sa mère célibataire (Amy Stock-Poynton) n’arrive plus à joindre les deux bouts et le patibulaire Richard Leech (Moll) la harcèle régulièrement pour ses traites impayées. Alors qu’ils sont sur le point de perdre leur maison, Jack croise le camion du professeur Winston duquel tombe une caisse pleine de haricots géants. Le soir-même, un arbre gigantesque pousse subitement dans son jardin et semble grimper jusqu’au ciel. Bien sûr, Jack décide de grimper le long de cette « tige de haricot » démesurée pour voir ce qui se trouve tout en haut. Sa curiosité ne sera pas déçue…

Le dessus du panier

L’humour du film repose principalement sur sa manière de détourner les clichés. La brute qui martyrise le jeune Jack, par exemple, est un garçon érudit qui cite Shakespeare et la mythologie grecque, tandis que les clins d’œil cinéphiliques prennent une tournure inattendue (la comparaison des cicatrices des Dents de la mer, le fameux « Do I feel lucky ? » de L’Inspecteur Harry). Le village des géants lui-même n’a rien de médiéval mais semble plutôt s’être arrêté quelque part au début des années soixante, comme si ce monde et celui des humains n’avaient pas évolué à la même vitesse. Chez les géants (dont le visage difforme et caricatural est l’œuvre du maquilleur Michael S. Deak), il y a même des équivalents de Richard Nixon et Elvis Presley ! On voit bien que les moyens sont limités et que les trucages (supervisés par David Allen) sont conçus avec les moyens du bord. Ils tiennent pourtant la route, s’appuyant souvent sur les bons vieux effets de perspectives forcées et de décors surdimensionnés hérités de Darby O’Gill. Certes, nous sommes loin du chef d’œuvre et les gesticulations hystériques de Margot Kidder, qui en fait des tonnes jusqu’à l’épuisement, finissent par se révéler embarrassantes. Mais Jack et le haricot magique fait clairement partie du dessus du panier des productions Moonbeam.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article