SEAQUEST, POLICE DES MERS (1993-1996)

Dans un futur proche, un submersible militaire dernier cri est reconverti en véhicule d’exploration des fonds marins…

SEAQUEST

 

1993/1996 – USA

 

Créée par Rockne S. O’Bannon

 

Avec Roy Scheider, Jonathan Brandis, Stephanie Beacham, Don Franklin, Michael Ironside, Ted Raimi, Marco Sanchez, Frank Welker, Peter DeLuise

 

THEMA FUTUR

« Qu’elle soit organique, animale ou végétale, toute forme de vie est issue de la mer. Il est d’ailleurs établi qui nous avons le même pourcentage de sel dans notre sang. La mer fait partie de nous. Nous devons la respecter. Lorsque nous revenons vers elle, que ce soit pour la contempler, y nager, y naviguer, nous effectuons un retour aux sources… » C’est sur ce texte que commence le premier épisode de Seaquest, une série TV écologiste, on l’aura compris, mais aussi futuriste, puisqu’elle se déroule en l’an 2018 (soit 25 ans après son année de réalisation). Les pays du monde se sont groupés en Union des États Océaniques et le Seaquest DSV (Deep Submergence Vehicle en VO, Division Sous-marine de Vérification en VF), un gigantesque vaisseau sous-marin militaire, s’est reconverti dans la sécurité. Le créateur du Seaquest est Nathan Bridger, interprété par Roy Scheider, qui fut vingt ans plus tôt le shérif des Dents de la mer, un personnage qui détestait l’eau ! Bridger est sollicité par l’amirauté pour devenir le nouveau commandant du vaisseau, mais depuis que son fils est mort en mer, il refuse de s’embarquer et mène une vie de reclus aux Caraïbes en compagnie de son dauphin Darwin. Les agissements criminels d’un sous-marin rebelle et l’absence de commandant à bord du Seaquest vont pousser Bridger à reprendre les commandes. Et l’aventure commence, avec un petit air de Star Trek sûrement pas involontaire.

Les séquences sous-marines de la série impliquent une grande quantité d’effets spéciaux. Mais les créateurs de Seaquest sont des habitués de la question, puisque le producteur exécutif n’est autre que Steven Spielberg et que le réalisateur du premier épisode est Irvin Kershner, metteur en scène de L’Empire contre-attaque et Robocop 2. Au lieu d’utiliser des maquettes de submersibles, des décors miniatures, des peintures sur verre et d’autres techniques traditionnelles, (comme c’était par exemple le cas dans Abyss), le choix se porte directement sur l’image de synthèse. C’est dans l’air du temps. Réalisée quasi-simultanément, la série de SF Babylon 5 optait pour un choix similaire, profitant des dernières avancées technologiques en la matière. C’est donc digitalement que sont conçus les engins futuristes du show comme le Seaquest lui-même, dont la forme allongée évoque un peu le submersible de L’Homme de l’Atlantide, mais aussi le Delta 4, un vaste sous-marin rebelle, le Whiskers, un véhicule d’observation sphérique, ou encore l’hydroprospecteur, une sonde quadrupède télécommandée. Les décors immergés tels que l’imposante exploitation minière, la Centrale de Gedrit ou l’exploitation agricole de West Ridge, sont également des créations numériques. Tout comme le dauphin Darwin lorsqu’il traverse l’océan en plan large, propulsé dans un lance torpilles, pour déposer une balise explosive sur un sous-marin rebelle. Dans les plans serrés, l’aimable mammifère est une création animatronique conçue par Walt Conti, grand spécialiste de cette discipline.

Sous l’océan…

Visuellement, Seaquest est donc un spectacle grandiose se donnant les moyens de ses ambitions. Son approche initialement réaliste se teinte progressivement d’éléments de pure fantaisie. D’où l’intervention de créatures extra-terrestres, de civilisations perdues et même du dieu des océans Neptune. La série finit donc par ressembler à une variante modernisée de Voyage au fond des mers. En coulisses, le climat n’est pas au beau fixe. Les producteurs, les cadres de la chaîne NBC et les acteurs ne cessent d’entrer en discorde. Les mésententes atteignent leur point culminant au cours de la saison 3 (rebaptisée Seaquest 2023 en version originale), pour laquelle Roy Scheider tire sa révérence, cédant la place à Michael Ironside. Ce changement de casting s’accompagne d’une nette baisse d’audience qui entraîne l’interruption de la série en cours de saison. C’est dommage, parce que malgré des scénarios pas toujours aboutis et un certain manque de constance dans la cohésion des différentes saisons, Seaquest était une série pleine de promesses et d’idées passionnantes. Les amateurs du commandant Cousteau et du capitaine Kirk en gardent un souvenir nostalgique…

 

© Gilles Penso


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