ANGOISSES (1979)

Une jeune femme est soudain frappée de visions terrifiantes au cours desquelles un mystérieux agresseur s’attaque à elle…

MIND OVER MURDER

 

1979 – USA

 

Réalisé par Ivan Nagy

 

Avec Deborah Raffin, David Ackroyd, Bruce Davison, Andrew Prine, Christopher Cary, Robert Englund, Penelope Willis, Wayne Heffley, Carl Anderson, Jan Burrell

 

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX

C’est sans doute sous influence des Yeux de Laura Mars, honorable succès de l’année 1978, que le scénariste Robert Carrington écrit Angoisses, un thriller parapsychologique produit directement pour la chaîne américaine CBS. Carrington n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il signa notamment le script du très anxiogène Seule dans la nuit de Terence Young avec Audrey Hepburn, et force est de reconnaître que son récit ne manque pas d’efficacité. La mise en scène d’Angoisses est confiée à Ivan Nagy, un téléaste américain d’origine hongroise en activité depuis 1973 (nous lui devons entre autres quelques épisodes de Chips et Starsky et Hutch) qui ne manque certes pas d’expérience mais n’a jamais montré un style très marqué ni une véritable vision de réalisateur. Du côté du casting, quelques noms sortent du lot. L’infortunée héroïne est incarnée par Deborah Raffin (qui apparaissait dans Meurtres sous contrôle de Larry Cohen et La Sentinelle des maudits de Michael Winner), son petit ami par Bruce Davison (le héros tourmenté de Willard) et les hommes qui mènent l’enquête par David Ackroyd (le justicier cuirassé d’Exo-Man) et ce bon vieux Robert Englund (Freddy Krueger en personne !).

Mannequin et danseuse de profession, Suzy (Deborah Raffin) découvre un beau jour qu’elle est douée de pouvoirs psychiques étonnants. Par la seule force de son esprit, elle arrive à prévoir certains événements et à déplacer des objets. Son ami Jason (Bruce Davison) demeure sceptique, même après le tragique accident d’avion qu’elle lui avait pourtant prédit. Apprenant qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle mais d’un attentat à la bombe, Suzy utilise ses pouvoirs surnaturels pour tenter d’identifier l’auteur du drame. Elle devient aussitôt la cible de l’assassin. Or peu de temps après, un homme mystérieux lui fixe rendez-vous. Comme attirée par des forces irrésistibles, la jeune femme s’y rend. Pendant ce temps, Ben Kushing (David Ackroyd), ingénieur dans l’aviation, mène l’enquête. De son côté, John Povey (Christopher Cary), expert en parapsychologie, cherche à comprendre ce qui arrive à la jeune femme.

Dans l’antre du tueur

La trame d’Angoisse reste relativement classique, ce qui ne l’empêche pas d’être ponctuée de séquences d’épouvante inhabituellement stressantes pour un téléfilm de la fin des années 70. C’est le cas en particulier lorsque le bus dans lequel monte l’héroïne se met soudain à rouler au ralenti en révélant, à travers ses vitres, le visage de l’assassin. Ou lorsque ce dernier remplace le temps d’une vision éprouvante le fiancé de Suzy dans son lit. Nagy parvient à doter ces scènes paranormales d’une atmosphère de panique efficace, même si leur impact s’amenuise à cause de leur effet répétitif à la longue. Le film souffre aussi d’une photographie sans éclat digne d’un soap opera. S’il se révèle très impressionnant dans la peau du tueur chauve, Andrew Prine perd un peu de sa superbe lorsque l’intrigue vire au thriller plus classique, balayant peu à peu son argument fantastique pour plonger la jeune médium dans son antre. Angoisses conserve malgré tout une certaine intensité dramatique et marqua durablement les jeunes téléspectateurs qui le découvrirent à l’époque. Dans la foulée, Ivan Nagy réalisera un Captain America involontairement drôle avec le très inexpressif Reb Brown.

 

© Gilles Penso


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