TREMORS 5 BLOODLINE (2015)

Flanqué d’un caméraman qui veut faire de lui une star, Burt Gummer part en Afrique pour lutter contre de nouveaux monstres carnivores…

TREMORS 5 BLOODLINE

 

2015 – USA

 

Réalisé par Don Michael Paul

 

Avec Michael Gross, Jamie Kennedy, Daniel Janks, Pearl Thusi, Brandon Auret, Sello Sebotsane, Natalie Becker, Lawrence Joffe, Emmanuel Castis

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA TREMORS

Onze ans après Tremors 4, les vers géants et leurs progénitures refont enfin leur apparition à l’écran. L’idée d’un cinquième volet est pourtant née dès 2004. Après le tournage du quatrième volet, les créateurs originels de la saga, S.S. Wilson et Brent Maddock, couchent en effet sur papier un nouvel épisode situé en Australie, qu’ils baptisent Gummer Down Under. Malgré leur enthousiasme et une première ébauche prometteuse, le développement patine et le projet s’enlise. Lorsque le studio Universal relance enfin la machine, Maddock et Wilson sont associés comme producteurs. Mais en réalisant qu’ils n’auront que peu de prise sur le processus créatif, les duettistes préfèrent se retirer. La barre est alors confiée à John Whelpley, déjà scénariste du troisième volet, qui réoriente l’action vers une nouvelle terre sauvage : l’Afrique du Sud. Tourné dans une réserve naturelle réelle, le film bénéficie de l’aide précieuse de bénévoles sur place, chargés de tenir les chevaux, déplacer des cages à lions… voire prêter leur propre logement comme décor. Côté casting, les fans espéraient un retour de Kevin Bacon, star du tout premier Tremors. Or s’il manifeste son intérêt dans un premier temps, l’acteur finit par décliner. C’est donc Michael Gross, fidèle au poste, qui reprend son rôle de fou de la gâchette dans une Afrique infestée d’invertébrés géants et mutants.

Force est de constater que Burt Gummer n’a pas beaucoup changé depuis le premier Tremors, si ce n’est son crâne lisse comme un œuf. Notre homme passe désormais ses journées à tourner des vidéos de survivalisme pour montrer comment s’en sortir dans la nature hostile, construire des fours improvisés, boire du jus de cactus et manger des serpents grillés. Après deux ou trois cascades de motocross qui alimentent le générique de début, le fougueux cameraman Travis Welker (Jamie Kennedy) vient à sa rencontre en plein désert du Nevada pour lui proposer d’augmenter sa popularité et de transformer son statut de « solitaire paranoïaque » en véritable star des réseaux sociaux. C’est le moment que choisit Erich Van Wyk (Daniel Janks), un envoyé du « ministère de la vie sauvage d’Afrique du Sud », pour solliciter ses talents. Une attaque de créatures voraces (les fameux « culs flambeurs » vus dans Tremors 3) a en effet été signalée à Grauteng, le « berceau de l’humanité ». Sur place, Gummer se joint à une petite équipe et se lance dans son activité préférée : la chasse aux monstres.

Des monstres 100% numériques

Après le Mexique du second épisode, celui-ci dépayse donc une nouvelle fois les spectateurs en leur offrant de beaux extérieurs captés en Afrique. Le film joue d’ailleurs la carte de la couleur locale jusqu’à l’excès (images d’animaux sauvages dans la savane, danses des indigènes autour du feu…). Même les personnages africains véhiculent certains clichés, quand ils ne deviennent pas improbables comme la paisible doctoresse (Pearl Thusi) qui, en un clin d’œil, se mue en émule de Lara Croft pour sauver sa fille des griffes des monstres. Les images de synthèse ayant fait de gros progrès depuis les épisodes précédents, l’animatronique a définitivement déserté la saga au profit de créatures numériques conçues par la talentueuse équipe bulgare de la compagnie Cinemotion. Les « culs flambeurs » s’animent ainsi dans une série de séquences très dynamiques, y compris un moment de suspense situé dans une grande cuisine qui évoque irrésistiblement Jurassic Park (le clin d’œil est assumé avec le gros plan des pattes griffues sur le carrelage). Le film paie aussi son tribut à Alien et Aliens avec sa grotte pleine d’œufs de monstres prêts à éclore. Les graboïds eux-mêmes sont de retour avec une petite nouveauté : les tentacules en forme de serpent qui jaillissent de leurs gueules sont désormais capables de se déplacer de manière autonome, multipliant la menace et les massacres potentiels. Pour enrichir l’intrigue, plusieurs personnages clés cachent des secrets qui émergent au fil du récit, justifiant le sous-titre Bloodline, qui concerne à la fois les monstres et les humains. Derrière la caméra, le spécialiste des suites à petit budget Don Michael Paul (Lake Placid : The Final Chapter, Death Race : Anarchy, Le Roi Scorpion : Le Livre des âmes), assure une mise en scène nerveuse et efficace, à défaut de lui imprimer beaucoup de personnalité. Il rempilera d’ailleurs pour les deux épisodes suivants de la saga.

 

© Gilles Penso

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