TREMORS 2 : LES DENTS DE LA TERRE (1996)

Les vers géants à l’appétit vorace sont de retour dans cette suite déjantée… et cette fois-ci ils courent et sautent !

TREMORS 2: AFTERSHOCKS

 

1996 – USA

 

Réalisé par Steven S. Wilson

 

Avec Fred Ward, Christopher Gartin, Helen Shaver, Michael Gross, Marcelo Tubert, Marco Hernandez, José Rosario, Thomas Rosales Jr.

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA TREMORS

Scénariste de Short Circuit, Miracle sur la 8ème rue, Appelez-moi Johnny 5 et du premier Tremors, S.S. Wilson attaque là son premier long-métrage en tant que réalisateur. Son scénario de Tremors 2, co-écrit avec Brent Maddock, séduit immédiatement les cadres d’Universal qui lancent la production en 1993. Le tournage est alors prévu en Australie, avec un budget de 17 millions de dollars. Kevin Bacon, Fred Ward et Reba McEntire, les trois héros du premier Tremors, sont censés s’embarquer une fois de plus dans l’aventure. Mais McEntire doit se lancer dans une grande tournée (elle est avant tout chanteuse de country à succès) et Bacon est pris par le tournage d’Appolo 13. Privé de têtes d’affiche, Tremors 2 doit être considérablement revu à la baisse. S.S. Wilson s’engage alors à respecter le scénario initial (moyennant quelques ajustements) pour un coût de 4 millions de dollars, quitte à travailler sans salaire. Les équipes des effets spéciaux acceptent de baisser considérablement leurs tarifs, le tournage est relocalisé au Mexique pour réduire les coûts et Tremors 2 est en fin de compte conçu comme un film directement destiné au marché vidéo. Ce n’est qu’à ces conditions que sa production est relancée. Les prises de vues sont bouclées en moins d’un mois, tout début 1994.

Fred Ward rempile dans le rôle d’Earl Basset, le cowboy bougon et taciturne dont nous apprenons qu’il a dilapidé sa fortune dans un ranch d’autruches en faillite. Pour justifier l’absence de Kevin Bacon et Reba McEntire, un dialogue explique que les deux tourtereaux sont partis convoler en justes noces. Alors qu’il tente maladroitement de dresser quelques-uns des capricieux oiseaux coureurs en sa possession, Earl est approché par le propriétaire terrien Carlos Ortega (Marcelo Tubert) dont le champ pétrolifère mexicain est endeuillé par une série de morts violentes. Apparemment, les vers géants du premier Tremors (« graboïdes » pour les intimes) sont de retour et déciment ses employés un par un. Convaincu par la coquette somme qu’on lui promet, Earl accepte à contrecœur de repartir à la chasse aux monstres. Il fera équipe avec Grady Hoover (Christopher Gartin), le chauffeur d’Ortega. Mais face à l’ampleur de la tâche qui les attend, Earl sait qu’il a besoin d’un soutien supplémentaire. Le fou des armes Burt Gummer (Michael Gross), à qui nous devions quelques scènes délectables dans le film précédent, revient donc jouer de la gâchette face aux graboïdes. Son aide ne sera pas superflue, dans la mesure où les créatures sont en train de muter sous une forme encore plus redoutable…

La nuit des vers mutants

Encore plus axé comédie que le premier Tremors, ce second opus trouve en Christopher Gartin un substitut acceptable de Kevin Bacon, afin que la mécanique du « buddy movie » soit rétablie. Fred Ward continue donc à s’exaspérer face à un coéquipier turbulent et à prendre les décisions les plus importantes de sa vie à l’aide de l’indémodable « pierre papier ciseaux ». L’idée de la mue transformant les vers géants en créatures bipèdes à la gueule démesurée permet de varier les plaisirs et de nous offrir des séquences de suspense inédites. Hermaphrodites et désormais capables d’accoucher de nouveau-nés monstrueux, les graboïdes sont toujours l’œuvre du génial duo Alec Gills et Tom Woodruff Jr, qui rivalisent d’inventivité pour concevoir des créations animatroniques convaincantes à moindre coût. Lorsque les vilaines bêtes se mettent à sauter ou à courir, les effets mécaniques ne suffisent plus. C’est là qu’entre en jeu l’équipe de Phil Tippett, rompue aux exercices des images de synthèse grâce à Jurassic Park. La collaboration des studios ADI et Tippett fait des merveilles et se poursuivra à l’occasion de Starship Troopers, dont Tremors 2 constitue presque un galop d’essai technique. De fait, plusieurs des designs extra-terrestres du film de Paul Verhoeven déclinent des idées développées pour celui de S.S. Wilson. Surpris par les réactions très enthousiastes du public des projections tests, les responsables d’Universal ne savent plus quoi faire de Tremors 2. Faut-il tenter une sortie en salles ou se contenter du marché vidéo comme prévu ? Après deux années de tergiversations, le film a droit à une petite distribution cinéma avant d’atterrir dans les bacs de vente et de location de VHS. Moins réussi que le premier Tremors mais indiscutablement distrayant et sympathique, ce second épisode lancera une longue franchise.

 

© Gilles Penso


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