ZOMBIES VS. STRIPPERS (2012)

Une horde de morts-vivants avides de cerveaux humains envahit un club de strip-tease sur le point de fermer ses portes…

ZOMBIES VS. STRIPPERS (2012)

 

2012 – USA

 

Réalisé par Alex Nicolaou

 

Avec Circus-Szalewski, Eve Mauro, Victoria Levine, Adriana Sephora, Nihilist Gelo, Don Baldamaros, Tanner Horn, Brittany Gael Vaughn, Adam Brooks, Patrick Lazzara

 

THEMA ZOMBIES I SAGA CHARLES BAND

Les zombies étant revenus sur le devant de la scène grâce à 28 jours plus tard, L’Armée des morts et la série The Walking Dead, les petits malins de chez Full Moon s’empressent de se mettre au goût du jour. L’idée de mêler le motif du mort-vivant avec des strip-teaseuses est à mettre au crédit du producteur Eric Litynski, flairant aussitôt la bonne affaire. Ainsi naît Zombies vs. Strippers, un film qui se contente finalement de reprendre le concept – et quasiment le titre – de Zombie Strippers, réalisé en 2008 par Jay Lee. Charge au scénariste Kent Roudebush de bricoler un récit simpliste, susceptible d’être mis en boîte en quelques jours de tournage (une semaine à peine) avec un budget anémique (d’environ 60 000 dollars). Très actif derrière la caméra à cette époque, Charles Band, le patron de Full Moon, passe son tour sur ce projet-là. « En écrivant le scénario, je sentais que ce ne serait pas Charlie qui allait le réaliser », raconte Roudebush. « C’était en réalité un film taillé sur mesure pour Ted Nicolaou. Mais il n’avait pas le temps et a donc confié le projet à son fils Alex, en restant tout de même derrière lui pour l’aider à mener les choses à terme. » (1) Alex Nicolaou fait ainsi ses premiers pas en tant que réalisateur et retravaille le scénario avec Nick Francomano.

Le club de strip-tease « Tough Titty » ne marche pas fort. Les clients ne se bousculent pas, l’argent commence à manquer sérieusement et les dettes s’accumulent. Spider (Circus-Szalewski), le patron, prend donc la lourde décision de vendre l’endroit pour qu’il soit démoli et transformé en parking. Selon lui, il est temps de tourner la page, d’autant que la soirée est en train de prendre une tournure très bizarre. Non seulement les deux derniers clients semblent parfaitement insensibles aux charmes de la danseuse qui se dénude devant eux en tenue d’écolière, mais en plus ils gémissent bizarrement, le regard blafard, et commencent à s’entredévorer ! Spider les fait donc expulser manu militari sans se douter du danger qui couve. Or les informations télévisées annoncent une série d’émeutes et de scènes de panique partout dans la ville. Bientôt, des zombies affamés font irruption dans le club et un petit groupe de survivants se serre les coudes pour tenter d’endiguer l’invasion…

Comique strip

Malgré son allure de film semi-amateur trahissant un cruel manque de moyens – décor unique, prise de son approximative, limites techniques évidentes – Zombies vs. Strippers parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une troupe de comédiens certes peu subtils, mais manifestement portés par un enthousiasme communicatif. Autour de Circus-Szalewski – aperçu brièvement dans Evil Bong 3, Killer Eye: Halloween Haunt ou The Dead Want Women – gravite une galerie de personnages hauts en couleur : Eve Mauro campe une strip-teaseuse désabusée au caractère bien trempé, Brittany Gael Vaughn évoque une version moderne de Pam Grier avec la coupe afro de mise, Tanner Horn joue un DJ junkie digne de figurer dans la saga Evil Bong et Brad Pott un motard mystique frappé par la foi. Mais les véritables vedettes du film, ce sont bien sûr les zombies, qui grognent « cerveau ! » comme ceux du Retour des morts-vivants, et cachent même parmi leurs rangs un émule du Michael Jackson de Thriller. Les effets gore, confiés à Christopher Bergschneider, sont sommaires mais percutants, à l’image de ce visage arraché laissant apparaître un faciès sanguinolent aux yeux exorbités. Dommage que le maquilleur, faute de temps et de coordination sur le plateau, n’ait pas pu aller au bout de ses ambitions. Plusieurs idées tout aussi barrées sont restées dans les tiroirs. Quoiqu’il en soit, Zombies vs. Strippers marchera très bien sur le marché vidéo. Ce sera même l’un des plus gros succès de Charles Band depuis longtemps.

 

(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso

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