EVIL BONG 777 (2018)

Les protagonistes déjantés de l’improbable saga consacrée au « bong maléfique » se retrouvent dans un hôtel hanté à Las Vegas…

EVIL BONG 777

 

2018 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Sonny Carl Davis, Robin Sydney, Jessica Morris, Mindy Robinson, Peter Badalamenti, Caleb Hurst, Adam Roberts, Elina Madison, Tonya Kay

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I FANTÔMES I PETITS MONSTRES I SAGA EVIL BONG I KILLJOY I CHARLES BAND

On ne peut pas dire que les films de la saga Evil Bong brillent par leur intelligence ou leur finesse. Il n’empêche que depuis le premier opus de cette franchise noyée dans les vapeurs de la marijuana, lancé sur le marché vidéo en 2006, une communauté de fans relativement importante voue un petit culte au « bong maléfique » et aux personnages bizarroïdes qui gravitent tout autour. Content de son petit effet, le producteur/réalisateur Charles Band n’hésite pas à solliciter les amateurs pour qu’ils mettent la main à la poche. À l’instar de Evil Bong High-5 et Evil Bong 666, ce septième opus est donc partiellement financé grâce à une campagne participative lancée sur le site Indiegogo. Pour attirer le chaland, Band promet « des effets spéciaux réalisés en direct, du sexe avec des marionnettes et des surprises super bizarres ! » Il faut croire que cette accroche fait mouche, puisque Band réussit à récolter plus de 25 500 dollars, un montant bien plus élevé que pour les deux Evil Bong précédents. Il tient donc les promesses de son slogan invraisemblable, pour le plus grand bonheur des fans.

Sachant qu’il ne pourra pas faire des merveilles avec le budget qu’il a pu réunir, Band n’hésite pas à commencer par faire un peu de remplissage. Les trois premières minutes d’Evil Bong 777 sont donc consacrées à un résumé détaillé de l’épisode précédent, suivies par 2 minutes 20 de générique. C’est toujours ça de gagné, d’autant que le film complet dure à peine un peu plus d’une heure. Il faut dire que le scénario du film se résume à peu de choses. Tout juste échappés du Sexy Hell, un monde parallèle dirigé par un diable lubrique (Peter Badalamenti), l’euphorique Rabbit (Sonny Carl Davis), la clownesque Faux Batty (Robin Sydney), la diseuse de bonne aventure Misty (Jessica Morris) et le Gingerweed Man suivent les plans de Ebee, le bong maléfique, qui décide de se rendre là où sévissent les amateurs de marijuana et de fêtes épiques, autrement dit à Las Vegas. Pendant ce temps, la diabolique Lucy Furr (Mindy Robinson) cherche elle aussi à quitter le Sexy Hell pour preparer sa vengeance…

Puppetophilie

On connaît le penchant fétichiste de Charles Band pour les petits monstres en général et pour les marionnettes en particulier. N’est-ce pas lui, le père des Puppet Masters, Demonic Toys et autres Ghoulies ? n’avait-il pas déjà repoussé les limites – en ce domaine – en montrant deux Minions coucher ensemble dans Decadent Evil ? Ici, il décide d’aller encore plus loin en insérant dans son film une séquence interminable au cours de laquelle une marionnette d’Elvis fait l’amour avec une fille entièrement nue pendant un spectacle X à Las Vegas. A l’issue de la scène, le pénis en tissus du King se dresse et éjacule des serpentins dans la salle ! Dans la même lignée, le film nous offre la vision impensable d’une escort girl gironde et totalement dénudée à laquelle s’accouple de manière très suggestive le Gingerweed Man. Dans un registre moins salace – mais tout aussi « puppetophile » -, on appréciera la création de deux nouveaux petits monstres hargneux. En récupérant les miettes du Gingerdead Man – piétiné par Faux Batty à la fin du film précédent -, Lucy Furr donne en effet naissance à un couple de nouveaux « biscuits psychopathes » encore plus hideux et assoiffés de sang que leur prédécesseur. Pour offrir à Evil Bong 777 un décor attrayant en guise de climax, Band investit le « Tom Devlin’s Monster Museum » créé dans le Nevada par le concepteur des effets spéciaux de la saga – un showroom plein de créatures issues du cinéma d’horreur de science-fiction – et y dirige la poursuite finale, avant une chute absurde annonçant l’épisode suivant.

 

© Gilles Penso

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