

Alors qu’ils célèbrent Halloween dans un hôtel de Las Vegas, des fêtards invoquent sans le vouloir des petits monstres voraces…
WEEDJIES : HALLOWEED NIGHT
2019 – USA
Réalisé par Danny Draven
Avec Brett Hargrave, Victoria Strange, Shen Yue, Jonathan Charles, Denise Milfort, James Adam Tucker, Nelson Hayne, Derek Petropolis, Chad Ridgely, Roy Abramsohn
THEMA PETITS MONSTRES I SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND
En 2019, le producteur Charles Band annonce le lancement d’une collection baptisée « Deadly Ten », dix longs-métrages conçus pour revisiter à leur manière un certain nombre de films culte produits par ses compagnies Empire et Full Moon. Pour faire monter la sauce et satisfaire les fans, Band prévoit d’alimenter sa plateforme de streaming en permettant aux abonnés de suivre en temps réel l’avancement de chacune des productions. À cause de la pandémie, tous les titres annoncés ne se concrétiseront pas, mais six d’entre eux arriveront à terme : Necropolis: Legion (nouvelle version du Necropolis de Bruce Hickey), Blade : The Iron Cross (première aventure « solo » issue des Puppet Master), Femalien : Cosmic Crush (troisième opus d’une trilogie érotico-fantastique), Sorority Babes 2 (suite tardive du film de David DeCoteau), Subspecies 5 (dernier épisode de la franchise) et Weedjies ! Si ce dernier – qui inaugure la collection – ne se rattache officiellement à aucun film en particulier, il cherche de toute évidence à rendre hommage à Ghoulies, dont il reprend le principe, tout en recyclant l’idée du cannabis diabolique héritée de la saga Evil Bong. Danny Draven hérite de la mise en scène et soigne sa mise en forme en adoptant un format Cinémascope. Quant au décor principal, il s’agit de l’Artisan Hotel Boutique de Las Vegas, déjà largement exploité dans Evil Bong 777.


Alors qu’Halloween bat son plein à Las Vegas, Madison (Brett Hargrave), Dallas (Victoria Strange) et Frankie (Yo Ying) décident de marquer le coup avec une fête inoubliable. Elles veulent en profiter pour récolter des fonds dans le but de financer leurs études, tout en transformant un vieil hôtel prétendument hanté en terrain de jeu jusqu’au bout de la nuit. Leur ami Claude (Johnny Jay Lee), timide et secrètement amoureux de Dallas, se joint à l’aventure. Les nombreux fêtards sont invités à participer à une chasse au trésor dans l’hôtel pour pouvoir décrocher le « Golden Nug », un morceau de marijuana très puissant. C’est alors qu’apparaît une mystérieuse invitée, la baronne (Denise Milfort), qui propose aux organisateurs un jeu insolite : le « Weed-G-Board », version « weed » de la planche Ouija. En s’y essayant, les filles et Claude libèrent malgré eux une horde de créatures cauchemardesques : les Weedjies. Guidés par les règles du fantomatique Ganja Ghost (James Adam Tucker), nos héros comprennent qu’ils n’ont que jusqu’à minuit pour capturer et renvoyer ces créatures dans leur plateau infernal. Faute de quoi, eux et leurs invités rejoindront les rangs des Weedjies…
Gremlins et cannabis
Porté par une musique trépidante de Richard Band, qui nous rappelle un peu les folies de Stuart Gordon des années 80 (Re-Animator, From Beyond), le prologue de Weedjies se déroule en 1978 le soir d’Halloween, en hommage à John Carpenter (qui fit d’ailleurs ses débuts en tant que monteur pour Charles Band sur le long-métrage Last Foxtrot in Burbank). Pendant la grande fête déguisée qui occupe la majorité du film, les amateurs des productions Full Moon pourront apprécier des costumes de personnages familiers (le Gingerdead Man, Blade et Tunneler de Puppet Master, le fermier Hambo, le clown Killjoy, un démon de La Peur qui rôde) ainsi que les apparitions de plusieurs habitués des productions Band, comme les actrices Mindy Robinson et Robin Sydney, le réalisateur David DeCoteau ou le créateur d’effets spéciaux Tom Devlin. Dès que les créatures démoniaques férues de cannabis sont invoquées, le scénario se contente d’enchaîner les saynètes dans lesquelles elles attaquent à tour de rôle les invités de la fête ou multiplient les bêtises (vider le bar, remplacer le DJ, conduire une voiture, manger du gâteau, fumer des joints, jouer du piano) en se laissant largement inspirer par Gremlins et surtout Gremlins 2. Le design des bestioles ne manque pas d’inventivité (un gremlin-serpent femelle, un loup-garou, un monstre gluant cornu, un goblin joueur de guitare) mais leur présence reste très anecdotique. Les amateurs des petits monstres à l’ancienne y trouveront tout de même leur compte. Weedjies est d’ailleurs dédié à la mémoire de John Carl Buechler, le concepteur des Ghoulies, mort l’année de la sortie du film.
© Gilles Penso
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