ROBOT HOLOCAUST (1987)

Dans ce nanar futuriste improbable, un petit groupe de rebelles décide d’attaquer l’entité toute puissante qui tyrannise le monde…

ROBOT HOLOCAUST

 

1987 – USA

 

Réalisé par Tim Kincaid

 

Avec Norris Culf, Nadine Hartstein, J. Buzz Von Ornsteiner, Jennifer Delora, Andrew Howarth, Angelika Jager, Michael Downend, Rick Gianasi, George Grey

 

THEMA ROBOTS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND

Après un début de carrière dans le cinéma « pour adultes » sous le pseudonyme de Joe Gage, Tim Kincaid amorce au milieu des années 80 sa transition vers le cinéma d’horreur et de science-fiction et signe quelques longs-métrages mal-fichus aussi peu mémorables que Bad Girls Dormitory, L’Hybride infernal, Robot Killer ou Terreur Vaudou. Nous sommes très loin du chef d’œuvre, c’est le moins qu’on puisse dire, mais ces films invraisemblables bricolés avec les moyens du bord seraient presque « respectables » comparés à Robot Holocaust qui, lui, se hisse sans conteste au rang de nanar de haut vol. La musique synthétique affreuse qui court sur le générique de début annonce déjà la couleur – le reste de la bande originale étant emprunté sans vergogne à diverses compositions de Richard Band écrites pour d’autres film, notamment Rayon Laser. Puis une voix off entre en scène, celle d’un narrateur pompeux qui s’apprête à commenter et expliquer tout ce qui se passe dans le film, avec un sérieux tellement papal qu’il contribue déjà beaucoup à l’humour involontaire de Robot Holocaust. Le titre ne tient d’ailleurs guère ses promesses, puisque la guerre entre humains et robots qu’il suggère s’est passée avant que l’intrigue commence. Nous n’en voyons donc que les conséquences.

Le scénario nous apprend que la société s’est effondrée suite au soulèvement de milliards de machines contre l’humanité. Nous sommes donc plongés dans un monde post-apocalyptique à la Mad Max où les hommes, réduits en esclavage, s’affrontent en slip sous les ordres des robots. Un certain « Dark One » – entité mystérieuse et toute puissante – règne en tyran sur la population depuis la station d’énergie où il a élu domicile. Ses bras droits sont le robot Torque (Rick Gianasi) et la super-vilaine Valaria (Angelika Jager) qui ricane en maniant mollement une espèce de martinet. Lorsqu’elle le sert avec suffisamment de loyauté, cette dernière a le droit de profiter de « la machine du plaisir », une cabine enfumée dans laquelle elle s’enferme tandis qu’un couple nu se trémousse à proximité. On ne comprend pas bien le plaisir qu’elle retire d’une telle expérience, mais bon… Pour asseoir son pouvoir, le « Dark One » empoisonne l’air à sa guise, terrorisant la population, sauf quelques humains miraculeusement immunisés. Bientôt, un petit groupe de rebelles dirigé par Neo (Norris Culf) et Deeja (Nadine Hartstein) se forme pour tenter de renverser son règne.

Terminatoc

Toute une faune hétéroclite s’agite dans cette aventure joyeusement absurde bardée de dialogues risibles et de péripéties incohérentes. La forêt abrite ainsi des mutants aux maquillages très approximatifs, des amazones réfugiées dans « la zone féminine » de la forêt, un robot comique à mi-chemin entre C3-PO et l’homme en fer blanc du Magicien d’Oz, un autre robot beaucoup plus agressif qui emprunte une partie de sa morphologie au monde aquatique, des androïdes guerriers aux vagues allures de chevaliers en armure (qui sont censé constituer une armée complète mais dont on ne voit que deux exemplaires), des marionnettes à main déguisées en vers des cavernes anthropophages, la redoutable « bête de la toile » (une espèce de patte velue qui s’agite mécaniquement devant une fausse toile d’araignée), une imitation biomécanique du chestburster d’Alien ou encore la vision insolite d’une tête humaine émergeant péniblement d’un cocon qui palpite. Malgré les efforts du talentueux Ed French, responsable d’une partie des effets spéciaux (notamment ceux liés aux robots), on ne croit évidemment pas une seule seconde à ce monde futuriste fait de bric et de broc, dans lequel les héros n’en finissent plus de traverser les mêmes couloirs, l’épée à la main et le visage grave. Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde dans ce Robot Holocaust, sans doute parce que sa naïveté et la générosité que Tim Kincaid essaie désespérément d’y injecter malgré son budget anémique finissent par susciter une étrange sympathie.

 

© Gilles Penso

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