BLEED (2002)

Une jeune femme apprend l’existence d’un « murder club », cercle très fermé dont on ne devient membre qu’après avoir assassiné quelqu’un…

BLEED

 

2002 – USA

 

Réalisé par Devin Hamilton et Dennis Petersen

 

Avec Debbie Rochon, Danny Wolske, Allen Nabors, Orly Tepper, Ronnie Gene Blevins, Laura Nativo, Julie Strain, Brinke Stevens, Lloyd Kaufman, Joe Dain

 

THEMA TUEURS I SAGA CHARLES BAND

Charles Band n’a jamais été féru de slashers. Si les personnages de ses films passent souvent de mauvais quarts d’heure, leurs bourreaux sont généralement des monstres, des démons, des vampires ou des poupées maléfiques, rarement de simples tueurs armés d’un objet contendant. Mais au début des années 2000, le marché de la vidéo s’intéresse encore beaucoup aux retombées du succès de Scream et de ses suites, et Band ne peut pas rester insensible à cette demande insistante. Il confie donc à Devin Hamilton – qui travaille pour lui en tant que chargé de la distribution auprès des détaillants vidéo – l’écriture d’un scénario qui s’appelle d’abord Make ‘em Bleed (« Fais les saigner ») puis plus simplement Bleed. Hamilton étant pleinement impliqué dans le projet, il hérite de la mise en scène. Mais il n’a encore dirigé aucun long-métrage. Le monteur et réalisateur Dennis Petersen (Smoke and Mirrors) vient donc lui prêter main forte, tandis que J.R. Bookwalter assure officieusement un poste de producteur. Bleed est tourné en neuf jours avec un budget de 45 000 dollars, ce qui n’est pas grand-chose, certes, mais s’avère plus généreux qu’une grande quantité de films Full Moon bricolés à la même époque.

L’avenante Debbie Rochon, transfuge des productions Troma (Tromeo & Juliet, Citizen Toxie), incarne Maddy Patterson, une jeune femme qui décroche un nouveau job de bureau et commence presque immédiatement à sortir avec son patron, le beau gosse Shawn (Danny Wolske). Ce dernier ne tarde pas à la présenter à ses amis, un groupe de lourdauds sympathiques adeptes des baignades nues dans les piscines et des blagues potaches. Un soir, alors qu’ils sont tous un peu éméchés, ils avouent à Maddie avoir créé un cercle très fermé et totalement secret, le « Murder Club ». Pour en faire partie, il faut assassiner quelqu’un, les autres se chargeant ensuite de fournir un alibi et d’effacer les traces du forfait. D’abord choquée, Maddie est finalement très intriguée par cette idée et nourrit peu à peu l’envie de l’intégrer. Alors que les idées se bousculent confusément dans sa tête, un tueur caché derrière un masque en plastique commence à commettre des ravages sanglants dans l’entourage de Shawn et de ses amis…

Bienvenue au club

La présence de Debbie Rochon en tête d’affiche, l’apparition de Lloyd Kaufman (le « papa » du Toxic Avenger) et de Brinke Stevens (Slave Girls, Sorority Babes) dans un flash-back et les deux premiers meurtre du film (un garçon déguisé en fille dont les intestins se déversent abondamment après le coup fatal, puis Julie Strain topless qui se retrouve avec un couteau en travers de la gorge) peuvent à priori faire penser à une comédie horrifique potache dans le plus pur esprit des productions Troma. D’autant que Bleed n’hésite pas à jouer la carte de l’auto-référence en situant une partie de l’action dans les locaux de Full Moon, ornés d’une série de posters maison (La saga Puppet Master, Synthoid 2030, Subspecies et bien d’autres). Pourtant, le scénario ne prête pas particulièrement à rire et se pare même d’un sous-texte psychanalytique surprenant. L’intrigue est en effet très accrocheuse, nous acheminant vers un « whodunit » d’un genre inhabituel qui s’éloigne grandement de la mécanique des Scream et se révèle beaucoup plus original – et moins « sage » – que le tiédasse Final Scream réalisé par David DeCoteau l’année précédente. L’ensemble du casting est plutôt convaincant et la chute raisonnablement surprenante. Rien d’inoubliable, certes, mais nous voilà largement au-dessus du niveau moyen des productions Full Moon de l’époque. Devin Hamilton enchaînera avec Birth Rite et Delta Delta Die !

 

© Gilles Penso

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