LOLITA 2000 (1998)

Des extra-terrestres, des hors-la-loi spatiaux et des voyageurs temporels s’agitent tour à tour dans ce film à sketches érotico-futuriste…

LOLIDA 2000 / LOLITA 2000 / O LITA 2000

 

1998 – USA

 

Réalisé par Cybil Richards

 

Avec Jacqueline Lovell, David Squires, Sky Nicholas, Robert John, Heather James, Eric Acsell, Gabriella Hall, Taylor St. Clair, William Briganti, Everett Rodd, Nikki Nova

 

THEMA FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA CHARLES BAND

Contrairement à ce que pourrait faire croire son titre, Lolita 2000 n’a rien à voir avec le Lolita de Stanley Kubrick, ni avec le roman de Vladimir Nabokov qui l’inspira. Ce petit film de science-fiction polisson aura d’ailleurs connu des appellations variées et alternatives, comme Lolida 2000 (un « d » à la place du « t » pour éviter les problèmes de copyrights ?) ou O Lita 2000. La Lolita à laquelle nous avons ici affaire n’est donc pas une jeune fille en fleur à peine pubère mais une femme adulte et épanouie incarnée par la pimpante Jacqueline Lovell (Virtual Encounters, Femalien, Le Cerveau de la famille, Hideous). Celle-ci nous parle depuis ce qui ressemble à une station spatiale, quelque part dans un futur indéterminé où tous les contenus érotiques ont été interdits par le gouvernement. En s’adressant directement à la caméra via une sorte de journal de bord vidéo – ou d’émission télévisée pirate ? -, cette Lolita en combinaison argentée nous explique que sa mission était jadis d’effacer les films de fesses devenus indésirables. Mais en visionnant l’un d’entre eux, la belle s’est émoustillée outre-mesure et a décidé de contrevenir à ses ordres. Portée par une mission qu’elle juge visiblement aussi sacrée que celle des rebelles de Fahrenheit 451, elle conserve secrètement tous ces films illicites et se propose de nous conter trois histoires olé-olé…

Lolita 2000 prend donc les allures d’un film à sketches dont le fil conducteur est assuré par notre blonde du futur, variante sexy du « gardien de la crypte » en quelque sorte. Le premier récit semble se dérouler dans le présent. De plus en plus tourmentée par des flashs étranges qui provoquent chez elle des pertes de connaissance et des crises de panique, Sherri (Gabriella Hall) croit voir des silhouettes d’hommes étranges aux ongles griffus qui l’agressent. Au cours d’une séance d’hypnose orchestrée par un psychiatre, elle se souvient avoir été enlevée par des extra-terrestres. Leur but ? La voir s’accoupler avec un autre homme et étudier leur comportement. Le second segment prend place dans une prison spatiale futuriste où se retrouve enfermée Casey (Skylar Nicholas), une pilote ayant enfreint la loi. Malmenée par une gardienne brutale (tout de cuir vêtue, avec casquette assortie), elle finit par coucher avec sa codétenue extra-terrestre (Nikki Nova), son voisin de cellule (Robert John) et même la matonne (Lisa Comshaw), jusqu’à un petit twist final amusant.

Les caprices du temps

Le dernier sketch nous ramène à notre époque. Le camionneur Jake, interprété par David Squires, s’arrête dans un restaurant pour prendre son petit-déjeuner, puis cède aux avances de la serveuse (Heather James) qui se jette littéralement sur lui dans les toilettes. Lorsqu’elle lui déclare qu’elle souhaite aller plus loin, notre homme répond qu’il n’a pas le temps. Cette phrase semble aussitôt déclencher un étrange phénomène temporel qui va transporter Jake dans les années 50, puis dans un futur post-apocalyptique et dans un monde préhistorique. Quelle que soit l’époque visitée, les orgies seront évidemment de mise, puisque tel est l’objectif principal d’un film comme Lolita 2000. Il n’empêche que cette collection de vignettes érotiques présente tout de même le mérite d’aborder toutes sortes de thématiques de science-fiction en guise de prétexte scénaristique (l’anticipation, le space-opera, les enlèvements extra-terrestres, les voyages dans le temps), ce qui rend le résultat beaucoup plus divertissant que la majorité des films du catalogue « Surrender » produits à l’époque par la même équipe. C’est non sans un regard amusé qu’on observera l’équipement « ultra-futuriste » utilisé par notre narratrice, autrement dit des CD Roms et des PC sous Windows 95. Le futur n’est plus ce qu’il était, ma brave dame.

 

© Gilles Penso

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