LE RETOUR DES PUPPET MASTER (1998)

Les fameuses poupées sanglantes ont atterri dans un « freak show » tenu par un bateleur qui semble bien cacher son jeu…

CURSE OF THE PUPPET MASTER

 

1998 – USA

 

Réalisé par Victoria Sloan (alias David DeCoteau)

 

Avec George Peck, Emily Harrison, Josh Green, Michael D. Guerrin, Michael Sollenberger, Marc Newburger, Scott Boyer, Jason Dean Booher, Robert Donovan

 

THEMA JOUETS I SAGA PUPPET MASTER I CHARLES BAND

Après le diptyque Puppet Master 4 et Puppet Master 5, la franchise aurait pu tranquillement s’achever sans que personne n’en tienne rigueur au producteur Charles Band. Or ce dernier n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il a même de grandes ambitions pour ses poupées tueuses, qu’il imagine déjà au centre d’un grand récit de guerre déployé sur plusieurs épisodes. Mais ce Puppet Wars est trop gros pour le maigre budget à la disposition de la compagnie Full Moon, surtout depuis sa séparation avec le distributeur Paramount. Il faut donc une fois de plus revoir les prétentions à la baisse et travailler à l’économie. Le scénario de Benjamin Carr et David Schmoeller revient à de plus justes proportions, quitte à ne tisser qu’un lien très ténu avec les épisodes précédents. La grande maison d’André Toulon a disparu de l’équation, tout comme le « maître des poupées » lui-même auquel il n’est fait qu’une petite allusion. L’action se déroule cette fois-ci dans une sorte de « musée des horreurs » tenu par le vénérable docteur Magrew (George Peck). Sous un petit chapiteau à l’écart d’une bourgade de l’Amérique profonde, notre homme exhibe quelques bizarreries parmi lesquelles se trouvent les fameuses poupées vivantes. La raison de leur présence est expédiée en une réplique : « Je les ai trouvées l’année dernière lors d’une vente aux enchères » se contente d’expliquer Magrew. Voilà, nous n’en saurons pas plus. Pourquoi sont-elles sagement rangées dans son atelier, s’agitant à la demande pour ébahir les visiteurs du « freak show » ? Nous n’en saurons rien. Pourquoi Pinhead, le plus massif et le plus impressionnant de ces jouets vivants, est-il devenu une sorte de doudou affectueux auquel se confie Jane (Emily Harrison), la fille de Magrew ? Allez savoir !

En quête d’un nouvel assistant après que le précédent l’ait quitté précipitamment sans laisser de trace, Magrew jette son dévolu sur Robert Winsley (Josh Green), un gentil lourdaud qui travaille dans la station-service du coin, se laisse martyriser par un groupe de voyous bas du front et révèle d’étonnants talents de sculpteur. Ce brave garçon vient habiter chez les Magrew et se voit confier une mission très spéciale : sculpter une poupée parfaite qui, s’il y met tout son cœur et toute son âme, pourra devenir aussi vivante que celles créées jadis par André Toulon. C’est du moins ce qu’espère son nouvel employeur. Tandis que Robert s’attèle à la tâche, Jane finit par s’éprendre de lui et ne le lui cache pas. Une idylle naïve et un tantinet sirupeuse naît bientôt au sein de ce couple improbable. Mais le drame ne va pas tarder à ensanglanter les lieux.

Poupées au rabais

Tourné en huit jours dans un nombre très limité de décors et avec un petit groupe de comédiens, Le Retour des Puppet Master (un titre français dont on soulignera au passage le caractère absurde) se serre la ceinture à tous les niveaux. Les poupées tueuses elles-mêmes ne commencent vraiment à intervenir qu’au bout de trois quarts d’heure de métrage. Hélas, le roi de la stop-motion David Allen n’est plus de la fête. Seuls en charge des poupées, Mark Rappaport et son équipe font ce qu’ils peuvent, mais les mouvements mécaniques des fameux jouets s’avèrent extrêmement limités, sans compter que les fils sont souvent visibles. Le générique de début du film, qui égrène les merveilleux plans en animation des longs-métrages précédents, permet de mesurer davantage l’apport inestimable de David Allen, qui brille ici par son absence. Pour tenter de sauver la mise, le montage de ce septième opus recycle plusieurs plans hérités des épisodes précédents, même si les raccords de lumière, de décor ou de position sont parfois très aléatoires. Malgré quelques scènes de cauchemars intéressantes où le malheureux Robert voit certaines parties de son corps remplacées par des pièces en bois, le scénario du Retour des Puppet Master n’offre rien de bien excitant, à l’exception d’une idée choc qui se révèle en dernier partie de métrage à la faveur d’une vision cauchemardesque proche du fameux « help me ! » qui servait d’épilogue terrifiant à La Mouche noire. Dommage que ce rebond scénaristique de dernière minute soit si mal exploité et que le film s’achève sur une chute aussi absurde.

 

© Gilles Penso

 

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