LE CONTINENT OUBLIÉ (1977)

Dans cette suite trépidante du Sixième continent, une expédition de secours se rend sur un monde perdu peuplé de dinosaures et de tribus primitives…

THE PEOPLE THAT TIME FORGOT

 

1977 – GB

 

Réalisé par Kevin Connor

 

Avec Patrick Wayne, Thorley Walters, Doug Mc Clure, Dave Prowse, Sarah Douglas, Dana Gillespie, Milton Rird

 

THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE

Après Le Sixième continent et Centre terre : septième continent, Kevin Connor et ses producteurs se lancent dans Le Continent oublié, une troisième aventure inspirée des écrits d’Edgar Rice Burroughs qui prend directement la suite des événements racontés dans Le Sixième continent. Adapté du second volume du cycle « Caspak », « Le peuple que le temps avait oublié », le film est tourné à Santa Cruz de la Palma (pour les extérieurs) et aux studios Pinewood (pour les intérieurs). La jolie maquette d’un navire évoluant devant de beaux glaciers en matte painting ouvre le film. Nous apprenons qu’une expédition financée par un grand journal s’est montée pour retrouver la trace de Bowen Tyler (le héros du premier film), après qu’une bouteille contenant le récit de ses aventures ait été découverte au large de l’Ecosse. Une fois qu’ils ont gagné l’Antarctique en bateau, le commandant Ben McBride (Patrick Wayne), la journaliste Charly Cunningham (Sarah Douglas), le biologiste Edwin Norfolk (Thorley Walters) et le mécano Hogan (Shane Rimmer) s’envolent en hydravion au-delà d’une impressionnante barrière rocheuse, aux accents d’une partition épique de John Scott. En plein ciel, ils sont attaqués par un ptérodactyle vindicatif qui finit par se blesser mortellement dans l’hélice de l’avion et provoque leur atterrissage en catastrophe. Malgré la maquette peu convaincante du biplan et la marionnette figée du reptile volant, la séquence (qui semble héritée du projet avorté de la Hammer « Zeppelins vs. Pterodactyls ») fonctionne bien grâce à l’habileté de son montage.

 

Au beau milieu de la végétation tropicale, la petite troupe fait d’autres rencontres inattendues, notamment un stégosaure pataud à tête de tortue à la queue duquel ils attachent une corde pour désembourber leur avion, deux cératosaures agressifs dont ils se débarrassent à coups de grenades, et Ajor (Dana Gillespie), une sauvageonne au décolleté affriolant dont le maquillage et le brushing sont franchement anachroniques. « Une authentique femme des cavernes, c’est exactement ce qu’il vous faut ! » s’exclame la facétieuse Charly à l’adresse du très macho commandant McBride. Alors que nos héros sont capturés par une tribu de chasseurs au faciès néanderthalien, les Band-Lu, et livrés en pâture à un étrange carnassier quadrupède à la démarche pataude et à la tête démesurée, Ajor les libère et tous se retrouvent sur la terre des Nagas.

 

Sacrifices et monstres géants

Ce peuple conquérant, qui a massacré la tribu d’Ajor, a des allures de samouraïs masqués (leurs visages sont hideux et malformés) qui vivent dans la montagne des crânes (un matte painting qui pèche par manque de réalisme) et adorent le dieu volcan, sous la dictature du colosse chauve Sabbala (l’impressionnant Milton Reid). Ils s’apprêtent à lui sacrifier Ajor et Charly, mais les hommes emprisonnés retrouvent Tyler et parviennent à s’évader (on note que c’est David Prowse, futur Dark Vador, qui incarne le bourreau !). La bataille finale s’émaille d’autres créatures étranges, notamment des serpents géants dont les têtes jaillissent dans une grotte étroite que les protagonistes sont obligés d’emprunter, ou encore un dinosaure cuirassé aux allures de crapaud géant carnivore. Un inévitable cataclysme clôt l’aventure, l’île étant secouée de multiples explosions volcaniques avant que les survivants essoufflés ne s’échappent de ce monde perdu finalement très distrayant. Souvent considéré comme supérieur au Sixième continent, ce troisième volet d’une trilogie inégale sera le dernier du genre produit par Amicus. Kevin Connor poursuivra dans une voie similaire avec Les Sept cités d’Atlantis et Le Trésor de la montagne sacrée pour EMI Films, avant de signer la comédie d’horreur Nuits de cauchemar et de se spécialiser ensuite dans les réalisations pour le petit écran.

 

© Gilles Penso


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