UN COSMONAUTE CHEZ LE ROI ARTHUR (1979)

Un employé de la NASA et un robot s’embarquent pour une mission qui les propulse dans l’Angleterre du moyen-âge…

UNIDENTIFIED FLYING ODDBALL 

 

1979 – USA

 

Réalisé par Russ Mayberry

 

Avec Dennis Dugan, Jim Dale, Ron Moody, Kenneth More, John Le Mesurier, Robert Beatty, Cyril Shaps, Pat Roach

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I ROBOTS

La fin des années 70 étant propice aux épopées spatiales stimulées par le succès de La Guerre des étoiles, le studio Disney décide de s’enfoncer dans la brèche tous azimuts. Quelques mois avant Le Trou noir (qui revisitera à sa manière 20 000 lieues sous les mers sous un jour cosmique), la maison de Mickey tente une variante très différente : une relecture du roman de Mark Twain « Un Yankee à la cour du roi Arthur » dans laquelle le héros du Connecticut imaginé par le célèbre écrivain est remplacé par un brave employé de la NASA. À vrai dire, seuls les principes du voyage dans le temps et du décalage humoristique entre les époques ont été repris de la prose de Twain, toute la charge satirique originale s’étant tranquillement évaporée au profit d’une aventure plaisante mais sans grande envergure. Le réalisateur choisi pour porter cette idée à l’écran, Russ Mayberry, est un spécialiste de la télévision (Ma sorcière bien aimée, L’Homme qui valait trois milliards, Marcus Welby, Kojak, Dallas), ce qui se ressent dans son approche visuelle très conventionnelle. Un cosmonaute chez le roi Arthur se donne tout de même les moyens de ses ambitions, sollicitant une grande figuration en costume filmée dans le château Alnwick, au Nord-Est de l’Angleterre,  et reconstituant de vastes décors dans les légendaires studios britanniques de Pinewood.

L’entrée en matière est amusante. On y découvre un vaisseau spatial qui entre dans le champ et avance lentement aux accents d’une musique aérienne de Ron Goodwin… et qui s’avère en réalité n’être qu’une maquette manipulée par un scientifique exalté, le professeur Zimmerman (Cyril Shaps). Devant une assistance perplexe, ce dernier annonce que la NASA est en mesure de mettre en place un voyage spatial habité à destination d’Alpha du Centaure. Mais le ministre de la défense refuse ce projet, qu’il juge trop dangereux. Zimmerman demande alors au jeune savant Tom Trimble (Dennis Dugan) de construire un robot capable d’effectuer le voyage à la place d’un humain. Tom fabrique cet humanoïde à son image, mais suite à un concours de circonstance il s’embarque dans le vaisseau avec son double artificiel et tous deux sont propulsés dans l’espace. Lorsqu’ils reviennent sur Terre, c’est pour découvrir qu’ils ont atterri dans l’Angleterre du VIème siècle.

Anachronismes

Si les visions anachronique de cet astronaute évoluant dans sa combinaison en plein moyen-âge ou de ces belligérants en armure croisant le fer à côté d’une navette spatiale possèdent une touche délicieusement surréaliste, on peut regretter que le comique de situation inhérent au concept du film soit finalement très peu exploité. Les nombreuses idées extravagantes déployée dans le scénario de Don Tait (le combat avec l’épée magnétisée, les joutes contre le robot, l’intervention du rover lunaire, le vol en jet-pack) sont elles-mêmes amoindries par une mise en scène sans inspiration et par des effets visuels souvent très maladroits. Côté casting, le constat est à peu près le même. Dennis Dugan est très sympathique mais pas charismatique pour un sou dans le double rôle du cosmonaute et de son alter-ego robotique (il sera beaucoup plus convaincant deux ans plus tard dans Hurlements) ; Sheila White est un peu fade sous les atours de cette jeune femme naïve persuadée que son père s’est transformé en oie ; quant à Kennth More, c’est probablement l’un des rois Arthur les plus mornes de l’histoire du cinéma. Les choses se rattrapent du côté des vilains, notamment avec Jim Dale, impressionnant dans sa composition de Sir Mordred au profil de rapace (il jouait le docteur Terminus de Peter et Elliott), et Ron Moody en magicien Merlin glacial et antipathique. Pas très folichon, ce Cosmonaute chez le roi Arthur sut pourtant distraire les jeunes spectateurs de l’époque qui lui réservèrent un bel accueil.

 

© Gilles Penso


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