Battle Royale porte ainsi à son paroxysme tout le paradoxe du cinéma japonais. D’un côté, le film est truffé de saynètes naïves et débordant de bons sentiments, centrées sur l’amitié, l’amour et l’innocence, grandes envolées de violons à l’appui. De l’autre, ce sont des débordements de violence dépassant en outrance tous les meurtres sanglants des Halloween, Vendredi 13 et autres Scream : égorgements à la serpe, hache plantée dans un crâne, émasculation à coup de couteau, cran d’arrêt planté dans un front, décapitations, massacres au fusil-mitrailleur, têtes qui explosent… Bref c’est un véritable délire horrifique non-stop, qui prend très rapidement les allures d’un jeu vidéo macabre de type « shoot’em up ». D’autant que le film s’amuse à décompter au fur et à mesure les victimes et les survivants, sous la forme d’un affichage à l’écran qui scande régulièrement le récit.