Théma POLITIQUE-FICTION

« Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face du monde aurait changé. »

(Blaise Pascal, Pensées)

Lorsqu’ils n’utilisent pas le miroir déformant de l’anticipation pour décrire les travers de la société contemporaine, les auteurs de science-fiction peuvent opter pour la politique-fiction. Celle-ci consiste à décrire non plus un monde futur lointain et fantasmé, mais un monde différent, situé généralement dans un avenir proche ou dans un présent alternatif, une société qui aurait évolué parallèlement à la nôtre tout en bifurquant vers des horizons qui n’appartiennent pas à notre histoire. 

 

Ce procédé narratif, qui se rattache au principe littéraire de l’« uchronie » (un terme inventé par le philosophe Charles Renouvier en 1875 et qu’on pourrait traduire par « temps qui n’existe pas »), repose sur le principe du « et si ? ». Que se serait-il passé si l’Allemagne avait gagné la seconde guerre mondiale ? Si le conflit larvé entre la Russie et les Etats-Unis avait finalement éclaté dans les années 60 ? Si les systèmes éducatifs avaient mis en place des jeux guerriers pour renforcer l’autorité des adultes ? Si les prisonniers politiques pouvaient éviter la prison à condition de participer à des chasses à l’homme médiatisées ?

FILMS CHRONIQUÉS

1940: Le Dictateur de Charlie Chaplin

1959: Le Dernier rivage de Stanley Kramer

1961: Le Sous-marin de l’apocalypse d’Irwin Allen

1964: Docteur Folamour de Stanley Kubrick

1964: Point limite de Sidney Lumet

1964: Sept jours en mai de John Frankenheimer

1978: Capricorn One de Peter Hyams

1979: Le Toubib de Pierre Granier-Deferre

1983: War Games de John Badham
1983: Tonnerre de Feu de John Badham

1988: Appel d’urgence de Steve de Jarnatt

1995: Canadian Bacon de Michael Moore

1997: La Seconde Guerre de Sécession de Joe Dante

2000: Battle Royale de Kinji Fukasaku

2000: Point limite de Stephen Frears
2007: Fido d’Andrew Currie
2012: L’Aube Rouge de Dan Bradley

2020: Antebellum de Gerard Bush et Christopher Benz

2021: Don’t Look Up : déni cosmique d’Adam McKay

2022: Mad Heidi de Johannes Hartmann et Sandro Klopfstein