METAMORPHOSIS (1989)

En quête d’un remède contre le vieillissement, un scientifique teste un sérum qui le mue en monstre meurtrier…

METAMORPHOSIS

 

1989 – ITALIE

 

Réalisé par George Eastman

 

Avec Gene LeBrock, Catherine Baranov, Harry Cason, David Wicker, Jason Arnold, Stephen Brown, Tom Story

 

THEMA MÉDECINE EN FOLIE

Lorsque les fans de fantastique que nous sommes découvrirent que l’acteur George Eastman s’attaquait à la réalisation d’un film d’horreur, les débordements gore les plus extrêmes étaient à prévoir. Car Eastman (de son vrai nom Luigi Montefirori), comédien fétiche de Joe d’Amato, avait promené sa grande silhouette et sa barbe drue dans bon nombre de séries Z italiennes bien dégoulinantes, notamment Anthropophagous, Horrible et La Nuit fantastique des morts-vivants. Or étonnamment, ce Metamorphosis, qui s’inspire en vrac du thème de docteur Jekyll et Mister Hyde, d’Au-delà du réel de Ken Russel et de La Mouche de David Cronenberg, révèle une facture somme toute classique et une approche du genre pour le moins modérée. L’efficacité du film est d’emblée mise à mal par la bande originale médiocre de Luigi Ceccarelli (Les Rats de Manhattan, Jours tranquilles à Clichy) et par son interprète principal, le très peu expressif Gene LeBrock.

LeBrock interprète un chercheur en génétique à l’université de Virginie du nom de Peter Houseman. A l’issue de nombreuses expérimentations, notre bellâtre en blouse blanche parvient à mettre au point une substance interrompant le processus du vieillissement et décide en bon apprenti sorcier de tester cette découverte sur lui-même. Hélas, les effets secondaires du sérum provoquent des crises d’amnésie et des accès de fureur incontrôlables. Le voilà alors affublé du même regard blanc que celui du docteur Banner au moment des transformations de L’Incroyable Hulk. Au plus fort d’une des crises, il occis sans vergogne une de ses étudiantes. Arrêté par la police, Peter est conduit à l’hôpital pour y subir toute une batterie d’examens. Les médecins s’aperçoivent alors que le sérum produit les effets inverses de ceux que Peter escomptait. Du coup, il se mue rapidement en vieillard, via un maquillage riche en latex qui se démarque ouvertement des travaux de Dick Smith sur Little Big Man et Les Prédateurs.

Transformé en Godzilla !

Car le sérum, qui dans un premier temps avait effectivement stoppé le vieillissement des cellules, a réveillé une information génétique remontant aux temps de l’homme primitif. En pleine régression, Peter se transforme bientôt en un monstre aux pulsions incontrôlables. Il voit alors son visage se changer en bouillie de latex. Au stade final de la métamorphose, il prend carrément des allures de dinosaure, sous forme d’une réplique à taille humaine de Godzilla ! Comme si les limites de ce que le spectateur peut endurer sans éclater de rire n’avaient pas encore été atteintes, le malheureux finit le film avec l’aspect d’un mignon petit lézard ! À part quelques intéressants jeux sur la bande son et sur les flashbacks, le film de George Eastman se traîne sans conviction, ponctué d’un jargon pseudo-scientifique qui ne trompe personne. Quelques clins d’œil science-fictionnels pointent parfois le bout de leur nez au fil du métrage, comme l’affiche d’E.T., bien en vue dans l’une des pièces, ou le livre « The Terminal Man » de Michael Crichton dans la lecture duquel est plongé un gardien. On note que les costumes du film sont l’œuvre de Laura Gemser, vedette d’une série de films érotico-exotiques signés Joe d’Amato.

 

© Gilles Penso

 

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