INSEMINOID (1981)

Une équipe de scientifiques en mission sur une planète lointaine affronte une femme de leur expédition possédée par une entité extra-terrestre…

INSEMINOID

 

1981 – GB

 

Réalisé par Norman J. Warren

 

Avec Judy Geeson, Robin Clarke, Jennifer Ashley, Stephanie Beacham, Steven Grives, Barrie Houghton, Rosalind Lloyd, Victoria Tennant

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Spécialisé dans les films d’horreur à petit budget saupoudrés d’érotisme, le cinéaste britannique Norman J. Warren a notamment signé L’Esclave de Satan, Le Zombie venu d’ailleurs et La Terreur des morts-vivants. Son film suivant est censé s’intéresser à des gargouilles, mais le financement s’interrompt alors même que le scénario est en cours d’écriture. Warren et son producteur Richard Gordon s’intéressent alors à une idée développée par le maquilleur spécial Nick Maley (futur designer des créatures de Krull, La Forteresse noire ou Lifeforce) et son épouse Gloria. Problème : des bailleurs de fond sont prêts à investir dans le film mais le scénario doit être prêt en quatre jours ! Les époux Maley écrivent donc en quatrième vitesse un script d’abord baptisé Doomseeds puis retitré Inseminoid pour éviter la confusion avec Demon Seed (Génération Proteus). L’action est d’abord prévue pour se dérouler dans un vaisseau spatial, mais le budget mis à disposition de Warren (un million de livres) empêche l’élaboration des décors appropriés. L’équipe se rabat donc sur les grottes de Chislehurst, sur l’île Gozo de l’archipel maltais, qui offrent un panorama extra-terrestre acceptable à moindres frais. Tourné en quatre semaines, Inseminoid présente de nombreux points communs avec Alien, mais Norman J. Warren et les époux Maley ont toujours affirmé que c’était un hasard, dans la mesure où ils n’avaient pas vu le classique de Ridley Scott avant d’entrer en production.

Nous sommes dans le futur. Alors qu’une équipe de douze archéologues et scientifiques explore les ruines d’une ancienne civilisation sur la planète Xeno, dont les parois caverneuses sont tapissées de cristaux inconnus, une série d’incidents survient. Il y a d’abord une mystérieuse explosion qui coûte la vie à un des membres de l’équipe, puis le comportement soudain délirant d’un des scientifiques qui, possédé par une intelligence extra-terrestre, devient extrêmement violent et provoque la mort d’une collègue. Le noyau dur de l’expédition s’efforce de garder la tête froide malgré la gravité de la situation. Mais les choses empirent sérieusement lorsque Sandy (Judy Geeson) part en quête de cristaux et qu’un monstrueux alien (dont nous apercevons à peine la silhouette) l’agresse. Nous la retrouvons alors dans un environnement immaculé onirique, allongée sur une table, entièrement nue. Face à elle se tient la créature extra-terrestre, noyée dans la pénombre, qui place entre ses jambes un tube transparent pour pratiquer une insémination d’un genre très particulier ! Le film s’appelant Inseminoid, une telle situation était à prévoir. Il n’empêche que la scène fait son petit effet.

Grossesse spatiale

Lorsque la malheureuse Sandy revient à la base, c’est pour découvrir qu’elle est enceinte de deux mois. Brutalement, la voilà prise d’accès de folie meurtrière, d’anthropophagie, de nécrophagie. Dotée d’une force surhumaine, elle écharpe tous ceux qui ont le malheur de passer à sa portée. Inseminoid se transforme alors en slasher enchaînant sur un rythme régulier les meurtres graphiques et spectaculaires. La mécanique est connue, si ce n’est que le tueur psychopathe est ici une femme enceinte passablement perturbée et engrossée par un extra-terrestre ! Ce jeu de massacre qui clairsème inexorablement les rangs des membres de l’expédition s’achemine vers une séquence encore plus folle que celle de l’insémination : l’inévitable accouchement, au cours duquel Sandy hurle à la mort, saturant la bande son de cris stridents jusqu’à expulser de son corps deux créatures hideuses hélas trop furtives (mais que le matériel publicitaire de l’époque ne se privera pas d’exploiter sur de nombreuses affiches et photos d’exploitation à travers le monde). Rythmé sur une musique de John Scott (Greystoke, King Kong 2) qui, faute de moyens, sacrifie l’orchestre au profit de sons électroniques grinçants, Inseminoid n’est pas beaucoup plus palpitant que les films précédents de Norman J. Warren tout en remplissant comme eux son cahier des charges de série B d’exploitation érotico-sanglante aux effets choc généreux.

 

© Gilles Penso

 

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