THE MANGLER REBORN (2005)

Sans lien avec les deux Mangler précédents, cette déclinaison de la nouvelle de Stephen King décrit les agissements d’un inquiétant psychopathe…

THE MANGLER REBORN

 

2005 – USA

 

Réalisé par Matt Cunningham et Erik Gardner

 

Avec Weston Blakesley, Aimee Brooks, Reggie Bannister, Scott Speiser, Juliana Dever, Sarah Lilly, Renee Dorian

 

THEMA OBJETS VIVANTS I TUEURS I SAGA STEPHEN KING

Après le très dispensable Mangler 2, personne n’attendait rien d’un troisième épisode inspiré de près ou de loin par la nouvelle « La Presseuse » de Stephen King. Les réalisateurs Matt Cunningham et Erik Gardner nous prennent pourtant par surprise en s’éloignant le plus possible du second opus, qui jouait vainement la carte du modernisme high-tech, pour revenir à une horreur plus brute et plus primaire. The Mangler Reborn s’ouvre sur un carton définissant le mot « possession ». Nous découvrons alors Hadley Watson (Weston Blakesley, glaçant), un réparateur ayant perdu son travail, au grand dam de son épouse Beatrice (Sarah Lily). Sans raison logique, notre homme a dépensé ses dernières économies dans l’achat et la restauration d’une vieille essoreuse qu’il a installée dans le sous-sol de sa maison. Obsédé par la machine, il passe ses jours et ses nuits à l’assembler et à lui parler, comme si la presseuse s’adressait à lui (une obsession qui n’est pas sans rappeler celle d’Arnie Cunningham dans Christine). Il finit par se couper, et son sang coule dans la machine. Les conséquences ne tardent pas : Hadley tue sa femme d’un coup de maillet et la livre à la presseuse. Voilà un pré-générique plutôt prometteur.

Le film s’intéresse ensuite à Jamie (Aimee Brooks), habitante d’un quartier résidentiel qui perd son travail et son petit ami la même journée. Après une scène de douche à l’érotisme gratuit (avec force gros plans sur les seins de la jeune femme), Jamie ouvre la porte à un homme venu réparer sa machine à laver. Hélas, il s’agit d’Hadley. L’agression qui s’ensuit oscille entre l’angoisse et l’humour noir, en un exercice d’équilibre qui s’avère assez déstabilisant. Le tueur attaque ainsi Jamie, qui se défend en lui plantant le talon d’une de ses chaussures dans l’oreille ! Alors qu’elle prend la fuite dans son jardin, il la kidnappe en plein air, à deux pas d’un voisin qui passe la tondeuse sans rien remarquer (l’homme est joué par Jeff Burr, réalisateur de Massacre à la tronçonneuse 3).

La déchiqueteuse

Le scénario, basique mais efficace, ne cesse de rebondir en s’appuyant dès lors sur un huis clos à la limite du Vaudeville situé dans la maison de l’assassin, dont les murs sont souillés de taches de sang. Tour à tour, le voleur Rick (Reggie Bannister), son fils Mike (Scott Speiser) et la fille d’Hadley (Renee Dorian) pénètrent ainsi dans les lieux… La mise en scène brute, pas très éloignée de celle de certains films d’horreur d’exploitation des années 70-80, distille un certain malaise. Cette ambiance poisseuse évoque même certains longs-métrages de Tobe Hooper, qui réalisa justement le premier The Mangler. Certes, les massacres perpétrés dans la presseuse ne sont pas aussi explicites que chez Hooper, mais ils restent assez sanglants. Nous avons d’ailleurs plus affaire ici à une déchiqueteuse qu’à une presseuse, Hadley buvant ensuite le sang de ses victimes évacué par la machine. La bande originale composée par le groupe Climax Golden Twins, constituée principalement de nappes synthétiques angoissantes et d’effets sonores stressants, participe à l’atmosphère oppressante du film. The Mangler 2 n’est certes pas très passionnant, mais son caractère glauque, son cynisme et ses excès sont mille fois préférables au triste second opus qui le précéda.

 

© Gilles Penso


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