SUPER NOËL (1994)

Un père de famille irresponsable et inconsistant provoque involontairement la chute du Père Noël depuis son toit… et doit donc le remplacer !

THE SANTA CLAUSE

 

1994 – USA

 

Réalisé par John Pasquin

 

Avec Tim Allen, Eric Lloyd, Wendy Crewson, Judge Reinhold, David Krumholtz, Paige Tamada, Peter Boyle, Larry Brandenburg, Jayne Eastwood, Kenny Vadas

 

THEMA CONTES

Après avoir circulé sur les bureaux de plusieurs studios hollywoodiens, le script de Super Noël, co-écrit par Steve Rudnick et Leo Benvenuti (auteurs d’un certain nombre de programmes télévisés et futurs co-scénaristes de Space Jam), tape dans l’œil des exécutifs de Walt Disney qui aimeraient en faire un véhicule comique pour Bill Murray. La star de S.O.S. fantômes et Un jour sans fin se laisse tenter, mais la lecture du script le refroidit, d’autant qu’après Fantômes en fête il craint d’être catalogué « vedette des films de Noëls ». Exit donc Bill Murray, place à Chevy Chase, deuxième choix sur la liste. Le héros de Fletch aux trousses et des Aventures d’un homme invisible aurait sans doute fait l’affaire, mais son calendrier l’empêche de s’engager. C’est finalement Tim Allen qui hérite du rôle principal. Le pari est osé, car si l’acteur est très populaire aux États-Unis, notamment grâce à la série Papa bricole, son expérience sur grand écran est alors quasi-nulle. Derrière la caméra, c’est aussi le jeu des chaises musicales. Disney aurait aimé confier la mise en scène à Chris Columbus, dont le carton Maman j’ai raté l’avion a fait bien des envieux. Mais le scénariste de Gremlins a d’autres projets en tête, en l’occurrence la comédie Madame Doubtfire. La réalisation de Super Noël échoit donc à John Pasquin, qui n’avait travaillé jusqu’alors que pour le petit écran. Disney se contente ainsi des seconds couteaux et des plans B, mais c’est une bonne pioche : le film va cartonner au cinéma.

Tim Allen incarne Scott Calvin, un vendeur de jouets qui a beaucoup plus de succès dans sa vie professionnelle que personnelle. Père divorcé, il doit s’occuper de son jeune fils Charlie (Eric Lloyd) le soir de Noël, au grand dam de son ex-femme Laura (Wendy Crewson) et de son nouveau mari Neal (Judge Reinhold), un psychiatre pédant adepte de pulls moches. La soirée est un fiasco : Scott brûle la dinde dans son four, raconte sans conviction une histoire à son fils pour l’endormir, et se réveille au milieu de la nuit en entendant des bruits étranges sur le toit. A leur grande surprise, Scott et Charlie découvrent que le Père Noël et son traîneau ont atterri au-dessus de chez eux. Mais le vénérable bonhomme en rouge glisse sur les tuiles et s’écoule au sol. Paniqué, Scott trouve sur ce bon vieux Santa une carte lui intimant d’enfiler son manteau. Lorsqu’il le fait, c’est pour découvrir qu’il vient d’accepter sans le vouloir une mission de la plus haute importance : il va devoir remplacer le Père Noël…

Santa barbera

The Santa Clause : le titre original du film, impossible à traduire en français, joue sur les mots pour évoquer la clause du contrat qui signifie l’accord tacite pour notre héros cynique d’endosser le rôle du Père Noël. Incapable de prendre la moindre responsabilité, ce protagoniste agaçant est bien sûr le candidat idéal pour la mécanique narrative classique qui le fera passer par toutes les étapes attendues : la surprise, l’incrédulité, le refus et enfin l’acceptation, à l’issue d’un parcours du combattant semé d’obstacles comiques exempts hélas de la moindre finesse. Car Super Noël (notons la subtilité du titre français) enfonce toutes les portes ouvertes, nous assénant frontalement sa cohorte de bons sentiments aux accents d’une bande originale gentiment sirupeuse signée Michael Convertino. Les idées absurdes abondent, comme la métamorphose physique de Tim Allen. Puisque le Père Noël est censé être ventripotent, Scott va grossir subitement pour pouvoir entrer dans le rôle (d’où quelques gags navrants à base de flatulences et de boulimie), puis voir apparaître sur son menton une belle barbe blanche. Il y a certes quelques situations amusantes dans le film (dont l’une, l’identification des Pères Noël suspects dans le commissariat, vient tout droit du slasher Christmas Evil), mais elles se comptent péniblement sur les doigts de la main. Super Noël sera pourtant un grand succès au box-office, générant deux suites (Hyper Noël en 2002 et Super Noël méga givré en 2006) et une série TV en 2022.

 

© Gilles Penso


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