LES EXPÉRIENCES ÉROTIQUES DE FRANKENSTEIN (1973)

Un délire érotico-horrifique concocté par l’habitué du genre Jess Franco, avec le monstre de Frankenstein, un savant fou et une femme vampire…

LA MALDICION DE FRANKENSTEIN

 

1972 – ESPAGNE / FRANCE

 

Réalisé par Jess Franco

 

Avec Howard Vernon, Britt Nichols, Dennis Price, Fernando Bilbao, Lina Romay, Anne Libert, Albert Dalbes, Luis Barboo

 

THEMA FRANKENSTEIN I VAMPIRES

Dans cette séquelle assez calamiteuse de Dracula prisonnier de Frankenstein, Jess Franco se distingue une fois de plus par la maladresse de sa mise en scène : les mouvements de caméra sont approximatifs, les coups de zoom anarchiques, l’image souvent floue, les acteurs jouent un peu n’importe comment (surtout dans les scènes où ils sont censés s’affronter) et la musique est assez peu audible. Ici, le monstre de Frankenstein (Fernando Bilbao, le même que dans le film précédent) est entièrement argenté et son maquillage (dont on voit précisément les raccords) évoque très grossièrement celui de Boris Karloff. Ranimé magnétiquement dans un décor de laboratoire excessivement pauvre, il s’écrie « j’ai mal à la tête » lorsque son créateur (le maladif Dennis Price), assisté d’un dénommé Morpho (qu’interprète Jess Franco lui-même), lui transperce le crâne pour des raisons scientifiques qui nous échappent. Bientôt, la créature est kidnappée par le maléfique Cagliostro (Howard Vernon, le Dracula du film précédent) et Melissa (Anne Libert), sa femme-oiseau vampire au corps recouvert de plumes bleues.

Au passage, Melissa occis Morpho puis kidnappe de jeunes vierges pour le plaisir de Cagliostro et pour ses futures expériences. On ne sait pas exactement à quoi elles peuvent servir, d’un point de vue strictement médical, mais à ce stade on ne s’étonne plus de rien. De son côté, Frankenstein trépasse, ressuscite grâce aux efforts de sa fille Vera (Beatriz Savon), puis meurt à nouveau ! Vera Frankenstein tente alors assez maladroitement de s’opposer à Cagliostro en se livrant elle-même comme victime. Friand d’expériences absurdes, Cagliostro, de son côté, décapite une jeune femme et greffe sa tête sur le corps d’une autre, afin de créer la « femelle parfaite ». Il la fait ressusciter par Vera et l’offre aux ardeurs du monstre de Frankenstein, dans le but de faire naître une descendance de surhommes, la race des « Pantos ». Mais le Dr Seward fait comprendre au monstre que Cagliostro a fait tuer son créateur, ce qui provoque sa fureur.

Des femmes nues et des zombies

Quelques femmes nues et des zombies portant des masques de carnaval ajoutent un peu d’ambiance au délire ambiant. La fin, aussi confuse que le reste du métrage, nous apprend la future naissance d’un autre Cagliostro dans neuf mois (?!). On sent bien que tout – du scénario jusqu’au montage en passant par la fabrication des décors et la direction des acteurs – est fait à la hâte, dans la panique et le désordre le plus total, témoignage à vif de la boulimie maladroite d’un Jess Franco soucieux d’enchaîner les films les plus vite possible sans jamais tirer la moindre leçon de ses erreurs ni tenter d’améliorer la qualité de ses métrages. Dans le rôle d’Esmeralda la Gitane, on reconnaît Lina Romay, qui avait fait ses débuts la même année dans La Fille de Dracula, et qui allait rapidement devenir l’égérie de Jess Franco, héroïne de bon nombre de ses délires érotico-horrifiques, le suivant même jusque dans ses œuvres les plus pornographiques (et il en réalisa un nombre non négligeable, le bougre !). Les Expériences érotiques de Frankenstein est aussi connu sous un titre plus « sage », La Malédiction de Frankenstein.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article