MONSTRES CONTRE ALIENS (2009)

Imaginez un mixage déjanté du Blob, de L’Étrange créature du lac noir, de La Mouche noire, de Mothra et de Attack of the 50 Foot Woman

MONSTERS VS. ALIENS

 

2009 – USA

 

Réalisé par Rob Letterman et Conrad Vernon

 

Avec les voix de Reese Witherspoon, Hugh Laurie, Paul Rudd, Seth Rogen, Will Arnett, Kiefer Sutherland, Rainn Wilson, Stephen Colbert

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I NAINS ET GÉANTS I MONSTRES MARINS

Le jour de son mariage, la jolie Susan est heurtée de plein fouet par une météorite. Les conséquences ne tardent pas à se faire sentir : en quelques minutes, elle grandit jusqu’à atteindre la taille de King Kong. Aussitôt, une section spéciale du gouvernement la capture et l’enferme dans une base ultra-secrète où sont retenus d’autres « monstres » comme elle. Elle y rencontre le docteur Cafard, un savant doté d’une tête d’insecte suite à une expérience ratée, le roublard Link, un chaînon manquant entre l’homme et le poisson, Bob, une masse gélatineuse sympathique mais dénuée de cervelle, et Insectosaure, une peluche invertébrée gigantesque à côté de laquelle même Susan ressemble à une Lilliputienne. Pour faire bonne figure, notre infortunée géante est elle-même rebaptisée Génormica et s’apitoie bientôt sur son triste sort… Comme on peut le constater, même si Monstres contre Aliens s’adresse en priorité à un public enfantin et familial, les amateurs purs et durs de science-fiction à l’ancienne sont comblés, car les références aux classiques du genre abondent généreusement.

Les monstres vedettes sont des clins d’œil respectifs à Attack of the 50 Foot Woman et Le Fantastique homme colosse (pour Genormica), La Mouche noire (pour le docteur Cafard), Danger planétaire (pour Bob) et Godzilla et Mothra (pour Insectosaure). Le ton est d’ailleurs donné dès les premières secondes du film, avec cet OVNI échappé des Soucoupes volantes attaquent qui kidnappe l’enfant du logo Dreamworks ! Mais Monstres contre Aliens ne s’arrête pas en si bon chemin, et lorsque le maléfique extra-terrestre Gallaxhar et son armée de clones débarquent sur Terre, les spectateurs ont droit à une hilarante parodie de Rencontres du troisième type qui constitue de toute évidence l’une des scènes les plus drôles de ce réjouissant long-métrage d’animation. Dès lors, comme le titre l’indique clairement, les créatures gardées au secret sont sollicitées pour affronter les envahisseurs d’outre-espace, sans la moindre garantie d’un résultat positif, évidemment…

Les monstres attaquent la ville

Co-réalisé par deux piliers du département animation de Dreamworks, Monstre contre Aliens rappelle logiquement l’esprit pasticheur des trois Shrek, qui cultivait lui aussi un humour multigénérationnel. Mais ici, le studio concurrent Pixar vient également beaucoup à l’esprit, notamment à travers ces créatures improbables cousines de celles de Monstres et compagnie, le look de Génormica qui évoque la femme élastique des Indestructibles et cet alien idiot dont les maladresses rappellent l’excellent court-métrage Extra-terrien. Le film évite cependant tout effet de déjà-vu grâce à ses péripéties incroyablement mouvementées, son grain de folie permanent, ses dialogues percutants et ses gags à répétition. Ceux qui auront la chance de le visionner en relief y verront leur plaisir amplifié, notamment dans les scènes spatiales dotées d’une profondeur insondable ou lors des séquences d’action frénétiques comme la poursuite échevelée dans les rues de San-Francisco. La réussite du film repose également beaucoup sur le soin apporté aux personnages humains, de l’ambitieux fiancé Derek, qui rêve de devenir vedette du petit écran, au général Putsch, qui ne se déplace jamais sans son parachute, en passant par le désopilant Président des États-Unis dont le manque de sang-froid le dispute à la maladresse. Bref, pour reprendre la formule consacrée, voilà de quoi largement amuser petits et grands, le tout sous les accords trépidants du compositeur Henry Jackman, collaborateur de longue date de Hans Zimmer et talentueux émule de John Powell.

 

© Gilles Penso


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