APE VS MECHA APE (2023)

Un gorille grand comme King Kong affronte un robot simiesque gigantesque dans ce petit film Asylum qui se prend pour une superproduction…

APE VS. MECHA APE

 

2023 – USA

 

Réalisé par Marc Gottlieb

 

Avec Tom Arnold, Anna Telfer, Lisa Lee, Jack Pearson, Corbin Timbrook, Xander Bailey, Iris Svis, Lindsey Marie Wilson, Sady Diallo, Eugenia Kuzmina, Jeff Rector

 

THEMA SINGES I ROBOTS

Bien sûr, le poster de Ape vs. Mecha Ape nous fait rêver et nous rappelle les grandes heures de King Kong s’est échappé, à l’époque un peu naïve où la version japonaise du plus grand des gorilles affrontait son double robotique au sein d’une aventure joyeusement délirante. Mecha-Kong avait même damé le pion à Mecha-Godzilla qui n’était apparu sur les écrans que six ans plus tard dans Godzilla contre Mecanick Monster. Ape vs. Mecha Ape allait-il raviver la flamme de ces kaijus décomplexés ? Nous aurions voulu y croire. Mais le studio Asylum nous avait déjà fait le coup avec Ape vs. Monster, qui s’annonçait comme un émule réjouissant de Godzilla vs. Kong mais n’était en réalité qu’une inutile série Z n’exhibant que très furtivement ses créatures numériques ratées. Notre niveau d’exigence était donc très faible. Or l’entrée en matière de Ape vs. Mecha Kong nous surprend agréablement. Dès les premières secondes, un gorille géant se déchaîne contre des militaires qui le mitraillent, révélant sous ses poils et sa peau qui se déchiquètent sa nature réelle de robot géant. Le monstre se débarrasse des soldats puis se frappe la poitrine en rugissant. Les effets spéciaux sont tout juste passables mais le dynamisme de cette intro a quelque chose de très rafraîchissant.

Le scénario de Ape vs. Mecha Ape prend directement la suite de celui de Ape vs. Monster. Abe, le singe géant ramené de l’espace et devenu grand comme King Kong, vit désormais dans un grand parc naturel sous surveillance d’une équipe de la NASA (pour une raison inexpliquée, le chimpanzé du film précédent est désormais un gorille, sans doute jugé plus photogénique). En s’inspirant de la force de ce grand primate, l’armée en a fait construire une réplique cybernétique, le Mechanical Apex Peacekeeper, ou Mecha-Ape, dont la première mission consiste à détruire une usine d’armes chimiques dans un pays d’Europe de l’Est imaginaire (d’où la scène pré-générique). Maintenant qu’Abe a pu être étudié sous toutes ses coutures, il est destiné à poursuivre le reste de son existence en captivité dans une gigantesque geôle. Mais un groupe de mercenaires anti-américains prend à distance le contrôle du Mecha-Ape et le dote d’un missile nucléaire. L’armée US n’a alors qu’une seule alternative : libérer Abe pour arrêter le robot colossal avant qu’il ne détruise la ville de Chicago…

Gorille contre Robogorille

Même si les images de synthèse se sont un peu améliorées depuis l’opus précédent, nous sommes encore loin d’un résultat un tant soit peu réaliste. Il faut donc au spectateur beaucoup de suspension d’incrédulité pour croire à ce grand singe numérique au faciès figé et au regard vide. La version robotique s’en sort mieux, sa morphologie mécanique et sa texture métallique se révélant plus soignées et plus convaincantes. L’affrontement invraisemblable entre les deux monstres nous rappelle au passage une autre production Asylum au titre d’ailleurs très similaire : Mega Shark vs. Mecha Shark. Mais pour respecter son budget ridicule, le film laisse beaucoup plus de place à ses longs dialogues (d’un intérêt très relatif) qu’aux scènes montrant les grosses bêtes. Comme on pouvait le craindre, le film ne respecte donc pas ses promesses en s’affublant des mêmes travers qu’Ape vs. Monster. Mieux vaut éviter de cligner des yeux si on veut avoir une chance d’apercevoir les mastodontes en action. Pour tromper son ennui, le spectateur s’amusera à relever les nombreux clins d’œil à travers des dialogues référentiels mentionnant la compagnie RKO Contractors, le Rambaldi Army Airfield, l’officier Peter Elliott ou encore le Honda Square. C’est un maigre lot de consolation, mais il faut bien se raccrocher à quelque chose…

 

© Gilles Penso


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