

Les trublions de The Asylum tentent un mixage entre Le Monde perdu, Lost et King Kong… Le résultat est évidemment catastrophique !
KING OF THE LOST WORLD
2005 – USA
Réalisé par Leigh Scott
Avec Bruce Boxleitner, Jeff Denton, Rhett Giles, Sarah Lieving, Christina Rosenberg, Steve Railsback, Chriss Anglin
THEMA SINGES I DINOSAURES I ARAIGNÉES I INSECTES ET INVERTÉBRÉS
Annoncé fièrement comme une nouvelle adaptation du Monde perdu d’Arthur Conan Doyle, King of the Lost World ressemble surtout à un mixage opportuniste de la série Lost et du King Kong de Peter Jackson. Le roman original ne contient évidemment ni catastrophe aérienne ni gorille géant. D’où ce titre original patchwork qui mélange joyeusement les trois influences, fruit du travail des rois du marketing de la compagnie de production The Asylum, dont le mot d’ordre est la copie systématique de tous les grands succès du moment, malgré des budgets ridicules. Le Seigneur du monde perdu débute par le crash d’un avion sur une île tropicale. Les survivants découvrent rapidement que l’endroit grouille de créatures étranges : une araignée géante attaque le groupe, un monstre invisible emporte un des leurs dans les airs et un cadavre de dinosaure git non loin. Les personnages cumulent les clichés caricaturaux sans la moindre retenue : le baroudeur qui n’a pas froid aux yeux et a visité toutes les jungles du monde, le type louche qui ne quitte jamais sa mallette, l’hôtesse de l’air un brin écervelée, la jeune femme entreprenante et courageuse…


Notre petit groupe trouve refuge dans une grotte, où des scorpions géants leur font passer un mauvais quart d’heure. Capturés par des indigènes blancs aux maquillages évasifs (des têtes de mort d’Halloween), ils sont conduits dans un village où se prépare un sacrifice : deux femmes sont droguées, deux hommes attachés. Surgit alors une volée de reptiles volants – qui ont plus des allures de dragons que de ptérodactyles – emportant l’un d’eux. Enfin apparaît le fameux gorille géant, amorçant un combat confus. Car si les ambitions du film semblent sans limites, les images de synthèses sollicitées pour mettre en scène le bestiaire du scénario (conçues à bas prix par la société Image Engine) n’ont aucun réalisme, s’efforçant de dissimuler leurs approximations par le dynamisme du montage, la nervosité de l’animation et l’abus d’effets de flous de mouvement.
Atomic climax
Les scènes incongrues abondent alors, comme la bataille apathique contre une femme indigène dans l’épave de l’avion ou l’escadrille de chasseurs qui surgit soudain et bombarde le gorille géant. Le seul rapport avec le roman, c’est finalement le nom Challenger que porte l’un des personnages. Pour le reste, le pauvre Conan Doyle ne méritait pas tant d’outrages. Au cours d’un climax parfaitement absurde, les explorateurs font carrément sauter une bombe atomique dans la carcasse d’avion qu’empoignait le gorille, en plein combat contre les reptiles volants. Après l’explosion gigantesque qui s’ensuit, inspirée manifestement de celle du déjà gratiné Roi Dinosaure de Bert I. Gordon, les trois survivants s’auto-congratulent joyeusement. Bref, c’est du grand n’importe quoi. Les acteurs jouent comme des savates, il n’y a pas de rythme, les effets spéciaux sont aux fraises, l’histoire n’a ni queue ni tête… Encore un mockbuster parfaitement dispensable signé The Asylum.
© Gilles Penso
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