

Dans ce second épisode, une redoutable sorcière menace le royaume des « Leprechauns » qu’elle entend bien dominer…
SPELLBREAKER : SECRET OF THE LEPRECHAUNS
1996 – USA
Réalisé par Ted Nicolaou
Avec Gregory Smith, Madeleine Potter, Godfrey James, John Bluthal, Tina Martin, James Ellis, Sylvester McCoy, Ion Haiduc, Mike Higgins, Carina Tautu
THEMA CONTES I NAINS ET GÉANTS I SAGA CHARLES BAND
Charles Band n’attend pas de savoir si Les Lutins sauteurs aura du succès ou non auprès des têtes blondes pour en initier immédiatement une suite. La même équipe, toujours installée dans les studios de Castel Films en Roumanie, sous la houlette des producteurs locaux Oana et Vlad Paunescu, reprend donc du service. Ted Nicolaou, habitué à tourner sur place depuis le premier volet de la saga Subspecies, est en terrain connu et tire parti du mieux qu’il peut des infrastructures à sa disposition. Le scénario qu’il co-écrit avec Patrick J. Clifton (à l’œuvre la même année sur le quatrième volet de la saga Josh Kirby : Time Warrior) s’efforce d’ailleurs d’éviter toute digression. L’action ne se situera pas aux États-Unis, comme c’était le cas pour la majorité des péripéties du premier film, mais intégralement dans la forêt enchantée de Fairyhill. Ce choix confère aux Lutins sauteurs 2 une atmosphère intéressante, plus féerique, puisant non seulement dans la photogénie des forêts proches de Bucarest mais aussi dans celle d’une vieille bâtisse médiévale (qui servira d’antre pour la redoutable sorcière du film) et d’un vaste palais séculaire où siègeront les fées et leur reine.


Personnage secondaire des Lutins sauteurs, même s’il occupait déjà l’affiche en gros plan, le jeune Mikey Dennehy (Gregory Smith) est ici le véritable héros de l’histoire, celui qui dénouera toutes les situations épineuses imaginées dans le script inventif de Nicolaou et Clifton. Parti en Irlande pour passer les vacances d’été avec son grand-père Michael (John Bluthal) sur la colline enchantée, il s’adonne avec lui à la pêche et aux discussions animées avec les Leprechauns. Un jour, une mystérieuse inconnue nommée Morgan (Madeleine Potter) fait son apparition, à dos de cheval, et dit habiter dans les environs. Kevin (Godfrey James), le roi des lutins, tombe immédiatement sous son charme et envisage même de l’épouser – sans que le fait qu’elle soit une mortelle ou qu’elle mesure cinq fois sa taille ne semble le gêner outre-mesure. Mais derrière les traits avenants de Morgan se cache en réalité la sorcière Nula, reine des morts et épouse du sinistre Finvara qui semait la terreur dans le premier film. Seul Mikey soupçonne la vérité. Saura-t-il sauver la mise à temps ?
Supérieur à l’original
En optant pour un cadre intégralement forestier, Les Lutins sauteurs 2 change d’ambiance et opte pour une mécanique plus proche de celle des contes de fées traditionnels. Visuellement, le film est un peu plus ambitieux que son prédécesseur, utilisant de manière plus intensive les perspectives forcées, les petites marionnettes articulées (conçues par l’équipe de Michael Rappaport) et les objets surdimensionnés pour bien montrer les différences d’échelles entre les humains et « le petit peuple ». Les enjeux étant plus resserrés et le récit mieux ficelé, cette suite s’avère donc supérieure à son modèle. D’autant que plusieurs idées intéressantes ponctuent l’intrigue : une ballade dans la forêt au cours de laquelle des voix et des rires mystérieux se mêlent aux chants des oiseaux et au bruit des insectes dans la forêt – une belle illustration subtile d’un monde fantastique dissimulé derrière l’écran rassurant de la réalité ; le grand-père qui, suite à un sortilège, se retrouve ramené à la même taille que les lutins ; ou encore cette incursion dans le sinistre « underworld », portail entre le monde des humains et celui des immortels filmé dans un très beau décor caverneux et enfumé où surgit furtivement le sépulcral Finvara le temps d’un climax efficace. Voilà qui prouve une nouvelle fois à quel point Ted Nicolaou est capable de faire beaucoup avec des budgets pourtant ridicules.
© Gilles Penso
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